Vous y êtes conditionnés pour la plupart, cela ne vous dé­range donc pas de voir ces petites lumières multicolores s’allumer en plein jour, n’y même de voir apparaître dans les vitrines des magasins les rouleaux de papier à carreaux et les guirlandes dorées.

Épidemia Noëlose

Vous y êtes conditionnés pour la plupart, cela ne vous dé­range donc pas de voir ces petites lumières multicolores s’allumer en plein jour, n’y même de voir apparaître dans les vitrines des magasins les rouleaux de papier à carreaux et les guirlandes dorées. C’est dorénavant, et ce depuis de nombreuses années, une fête culturellement implantée dans les moeurs nord-américaines. Avant même qu’un seul flocon de neige n’ait foulé le sol de nos contrées, les pieds d’un gros barbu bedonnant souillent quant à eux celui de nos centres commerciaux et autres nids de la surconsom­mation. Tout ça pour attirer le plus d’enfants possible sur les cuisses d’un inconnu à qui ils demanderont l’objet qui sera désuet l’année d’après. Et comme la magie des Fêtes s’opère, une coïncidence merveilleuse fait en sorte que le cadeau que le gamin convoite tant se trouve dans le magasin de jouets juste derrière ses parents. C’est alors que la féerie des Fêtes mise en scène par les commerçants s’opère pour des centaines de milliers de familles d’ici et d’ailleurs. Noël, la fête des illusions, s’enclenche encore cette année (depuis le 11 novembre) avec cette nouvelle édition 2012, «re-mas­terisée» et offrant maintenant 50 % plus de possibilités de dépenser votre argent.

Avec toutes ces distractions qui au final nous font déroger du sens même de la fête de Noël, il est à se demander ce que tout ça représente vraiment. Comment tourner une fête religieuse en une conspiration commerciale malsaine. Je ne suis pas en train d’avouer ma haine pour Noël, mais le fait de voir s’attrouper en masse tous ces gens dans les centres d’achats pour consommer ce qu’ils peuvent déjà se procurer à l’année longue, et ce sous seul prétexte que le 24 décembre approche, me fait profondément grincer des dents. Surtout lorsqu’au nom de cette même religion, on voit deux peuples se faire la guerre sans trêve et sans merci, ou encore des manifestants extrémistes religieux scander des slogans hai­neux envers les gais et lesbiennes.

Mais Noël a une raison d’être, il permet aux familles de se retrouver, aux couples de s’aimer et aux enfants de rêver un peu. C’est un témoignage collectif d’amour comme peu sont encore observables, alors pourquoi le travestir par tous les moyens commerciaux possibles ? La prochaine fois, lorsque vous serez tentés d’aller dépenser une journée dans les centres commerciaux, essayez de vous rappeler cet éditorial qui au final n’en est qu’un parmi tant d’autres. Je compren­drais toutefois votre difficulté à vous défaire de cette idée que vous vous faites de Noël, après tout vous y êtes condi­tionnés, c’est une épidémie qui frappe depuis plusieurs an­nées et de laquelle on guérit difficilement.

Hubert Gaudreau

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