Voilà, c’est maintenant chose faite. Au terme d’une longue réflexion, Justin Trudeau, fils de l’illustre Pierre Elliott, a annoncé mardi passé qu’il briguerait prochainement le poste de chef du Parti libéral du Canada.
Par Raphaël Lavoie
Alors, c’est une bonne nouvelle ? En toute franchise, je n’en ai pas la moindre idée. Tant pour le Parti libéral que pour nous, simples électeurs. En fait, quand je ne pense à Justin, je pense à rien. Et c’est peut-être ça le problème.
Fort d’une belle gueule et d’un charisme emprunté au paternel, le jeune Trudeau ( ou simplement Justin, comme il semble vouloir se présenter ) parrait pourtant taillé pour le poste. Il transpire la confiance et représente la jeune garde, celle en qui beaucoup placent leur espoir d’une politique nouvelle et différente. Un grand maître de la superficialité m’a dit un jour que les « belles » personnes réussissaient toujours mieux que les autres dans la vie. Grand bien te fasse, mon cher Justin.
Le hic dans tout ça, c’est qu’en dépit du contenant prêt à soulever les passions, le contenu, lui, semble un peu vide. À ce jour, impossible de trouver une seule idée concrète du candidat à la chefferie sur sa page web. On y parle de l’amour de Justin pour le Canada, de sa volonté d’unir et de défendre les Canadiens et Canadiennes de tout horizon, mais encore là, on demeure dans un joli brouillard politique. Du solide, cherchez-en, vous n’en trouverez pas.
Effectivement, la campagne est jeune. En fait, elle n’est même pas encore officiellement lancée. Ceci étant dit, on ne fait pas grand-chose pour dissiper les doutes quant à l’inexpérience et au manque de direction du volubile Justin. Voilà un geste bien noble que de vouloir prendre la parole au nom d’un pays. Mais de grâce, quelqu’un, dites-lui que parler pour ne rien dire, ça a l’air fou.
Néanmoins, il est indéniable que le député de Papineau jouit d’un pouvoir d’attraction assez unique en ce moment, surtout si on le compare à ses collègues de la Colline parlementaire. Depuis quelque temps, il multiplie les coups d’éclat colorés qui font craindre à ses adversaires une trudeaumanie 2.0. Le combat dans un ring de boxe contre un sénateur conservateur, ça vous dit quelque chose ? Il est encore loin de la célèbre bonhomie de son père, mais, lentement, la fibre familiale semble prendre de l’ampleur chez le fils.
En ce sens, une campagne basée sur l’image et la personnalité du jeune politicien n’apparaît pas comme une si mauvaise idée. Toutefois, s’il aspire vraiment à diriger le pays un jour, il devra prouver hors de tout doute que quelque chose de solide se cache derrière les dents blanches et les belles promesses. Pierre Elliott Trudeau pouvait bien rigoler et s’habiller comme un dandy, au moins, lui, il en avait des idées. Il en avait une vision. Pour ce qui est de Justin, ça reste à voir. « Just watch me », comme disait papa…