Samedi dernier, je suis allé assister à une « game de hockey », une vraie de vraie. Bon, je dois vous dire que j’en ai tout de même l’habitude et que tout le caractère réfléchi qui peut résider au fond de mon être s’évapore instantanément lorsque je franchis les portes du Colisée.

La théorie de la régression

@HubertGaudreau
Rédacteur en chef

Samedi dernier, je suis allé assister à une « game de hockey », une vraie de vraie. Bon, je dois vous dire que j’en ai tout de même l’habitude et que tout le caractère réfléchi qui peut résider au fond de mon être s’évapore instantanément lorsque je franchis les portes du Colisée. Je me permets cependant de préserver une dose raisonnable de logique et de bon sens, chose que je crois normale de faire lorsque l’on se présente en public. Malheureusement, ce concept ne semble pas être endossé par une majorité de gens, ceux-ci en partie rassemblés au Colisée Pepsi samedi soir.

Tout semblait pourtant bien commencer, avec de traditionnels encouragements en faveur de l’équipe locale. Bien sûr, quelques jurons fusaient d’un peu partout, le contexte oblige, semble-t-il. Jusqu’au moment où les Remparts se firent marquer un but. Catastrophe. En quelques secondes, la presque totalité des 10 000 partisans présents ce soir-là se sont retournés contre les quelque 20 joueurs des Remparts en les huant et en assaillant de blasphèmes les pauvres joueurs qui vraisemblablement semblaient déroutés de voir une telle animosité. Que dire de ce triste cirque qu’était à cet instant le Colisée, de ce regroupement incroyable de gens enragés contre leur propre camp, d’imbéciles malheureux. Leur seule faute ? La défaite ! Quelle fidélité ! Étais-je plongé dans un mauvais cauchemar impliquant Romains et gladiateurs ? J’en déduis que non, ça aurait été probablement moins pire. Bref, une belle grande déception, ma foi surprenante, avait encore une fois terni l’image que je me fais des partisans de Québec.

Mais, après réflexion, pourquoi étais-je surpris ? À Québec, on aime la haine, on en raffole même. Pourquoi proposer des solutions alors que l’on peut s’enrager ? Le même « pattern » est observable sur la scène politique, sur la scène économique, au sein des médias, dans la gestion des entreprises, bref un peu partout. Même que les radios de Québec adorent alimenter cette frustration, mais bon, l’idée n’est pas de faire le procès de ces bennes radiophoniques. Je suis plutôt porté à me questionner sur le comportement des partisans de Québec lorsqu’une équipe de la ligue nationale y sera. Auront-ils l’audace de donner à la ville une si mauvaise réputation ?

Les particularités propres aux citoyens de la Vieille Capitale peuvent parfois nous rendre fiers de qui nous sommes, c’est d’ailleurs cette fierté qui nous définit si bien. Mais, de grâce, cessons de nous ridiculiser devant tout le monde et tempérons nos comportement bestiaux en agissant un peu moins en absurdes personnages. Faisons donc preuve de maturité et de contrôle sur nous-même, c’est la base de ce qui caractérise l’être humain après tout.

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