Cette contribution provient d’un étudiant de premier cycle en génie physique, François Gaudreault.
Prendre l’autobus, c’est gagnant. En fait, c’est mon moyen de transport préféré. Je m’ennuie franchement du temps où quand je me levais le matin je n’avais pas à déneiger ma voiture. Le temps où plutôt que de perdre entre une demi-heure et une heure dans le trafic à ne rien faire, j’avais la chance de lire tranquillement dans l’autobus. Le temps où mes dépenses de transport ne me coûtaient presque rien. Et oui, pour seulement 480$ par année universitaire (automne-hiver), la très grande majorité de mes frais de transport étaient couverts. Actuellement, même si j’ai une voiture hybride, le coût d’utilisation de ma voiture s’élève a approximativement 100$ par mois en essence y compris un joli 427$ annuel pour la passe de stationnement de zone 3 (soit près de 85% du coût du RTC pour la session d’automne et d’hiver seulement en stationnement!) et tout ça uniquement pour mes voyages de chez moi jusqu’à l’Université. Mais si c’est si avantageux que ça prendre l’autobus, alors pourquoi avoir arrêté de l’utiliser? Tout simplement, car j’ai dû déménager et la région où j’habite présentement n’offre pas le service du RTC. Donc je paye dorénavant beaucoup plus cher, que ce soit en temps ou en argent. Il va de soi que si c’était possible dans ma situation, je continuerais de prendre l’autobus.
Maintenant, l’enjeu. Les associations étudiantes proposent de nous faire payer 120$ de plus par session pour le laissez-passer universitaire d’autobus auquel tous les étudiants auraient accès, ce qui représente une hausse d’environ 10% du tarif d’une session, mais qui, en contrepartie, permettrait aux étudiants utilisant le transport en commun d’épargner près de 120$ par session, soit la moitié des coûts total de 240$ actuel pour quatre passes mensuels. L’argument principal pour l’implantation du LPU est bien entendu l’environnement. Le problème est que j’ai de sérieux doute sur l’effet que cette mesure va avoir sur celui-ci, non pas en terme de proportion sur la pollution globale, mais sur le nombre de personnes qui vont changer leur mode de transport directement à cause du LPU. Pourquoi? Tout simplement parce que c’est déjà bien plus avantageux de prendre le transport en commun pour toutes les raisons que j’ai énuméré au premier paragraphe, et à cause du fait qu’il serait extrêmement étonnant que les étudiants, qui peuvent déjà utiliser le transport en commun, décident soudainement de l’utiliser pour des raisons économiques, étant donné que l’utilisation du transport revient déjà énormément moins chère que l’utilisation de la voiture dans mon cas .
Je vous encourage donc à voter non au référendum et pas seulement parce que la mesure ne contribuera pas ou extrêmement peu à la santé de l’environnement, mais surtout pour la justice. Il n’est pas toujours évident de départager ce qui est juste de ce qui ne l’est pas, mais il me semble que d’alourdir encore plus le fardeau des automobilistes qui paient déjà très cher le prix de l’utilisation de leurs voitures et qui, dans certain cas, comme le mien, ne peuvent pas prendre le transport en commun de toute façon, semble absurde. Mais, selon moi, le plus grand non-sens reste de faire payer plus d’argent à ceux qui contribuent le plus au bien être de la planète, les cyclistes et les piétons. Tout ça pour que les seuls gagnants soit les étudiants qui utilisent déjà une mesure qui est très abordable.
Ce référendum n’est rien d’autre qu’une tentative pour transférer l’argent des automobilistes, des cyclistes et des piétons dans les poches des utilisateurs du transport en commun étant donné que c’est déjà près de la moitié des étudiants qui utilisent le transport en commun.