Obama s’engage auprès de la classe moyenne

À la tête d’un pays en reconstruction, le président a tenu un discours de l’état de l’Union teinté d’optimisme. Après le « Yes we can » de 2008, Barack Obama promet aujourd’hui que le pays est « de retour sur la bonne voie ».

Boris Proulx

Official_Portrait_of_Barack_ObamaLes cheveux légèrement grisonnants après un difficile premier mandat, Obama n’a rien perdu de son talent d’orateur. Mardi soir (heure locale), il s’est adressé au Congrès des États-Unis avec cette citation de John F. Kennedy : « ma tâche est de vous livrer l’état de l’Union, l’améliorer est la tâche de tous ». Le président de la première puissance mondiale a dressé une ambitieuse liste de promesses : hausse du salaire minimum, accessibilité à l’éducation préscolaire et universitaire, de vastes chantiers de reconstruction… Si les thèmes de l’économie et de l’emploi demeurent au cœur de ses propos, le moment fort de l’allocution a été sa promesse de renforcer le contrôle des armes à feu.

Rythmé par des silences et de brefs traits d’humour, le discours du président a insisté sur la redistribution. Les hausses d’impôt pour les plus riches, mesure qui a dominé les débats de fin d’année, ont été maintes fois justifiées. C’est au nom de l’égalité des chances et de la pérennité du rêve américain qu’Obama s’est engagé à aider la classe moyenne, qui peine toujours à se remettre de la crise. Dans un pays où l’ascenseur social semble en panne, une telle redistribution des richesses devient « la tâche de notre génération, et la base de ce pays ». Confirmant le rapatriement des troupes d’Afghanistan, celui qui est également le commander-in-chief des armées semble désormais se concentrer sur les affaires intérieures.

Main tendue à l’opposition

Ces ambitieuses réformes risquent cependant de buter sur l’opposition républicaine. Majoritaire à la chambre des représentants, les conservateurs détiennent le pouvoir de bloquer l’action gouvernementale. Les mains liées, le président doit ainsi convaincre les républicains que ses réformes sont souhaitables, voire essentielles. S’adressant parfois directement à eux, Obama a longuement insisté sur la nécessité de travailler sans esprit partisan. « Apportez-moi une réforme exhaustive, et je la signerai immédiatement », leur a-t-il promis au sujet de la révision du système d’immigration.

Si les dernières années ont été éprouvantes pour le président et la société américaine, 2013 débute avec la promesse d’un renouveau pour les États-Unis. Usant de références bien senties au rêve américain ou à la conquête spatiale, Barack Obama ravive la nostalgie d’une époque meilleure. À défaut de mieux, il offre l’espoir que le pays reviendra à la normale.

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