Les congédiements successifs de Jeff Fillion et d’André Arthur soulèvent une question : est-ce que les diffuseurs de Québec en ont marre des chroniqueurs polémiques? Une chose semble certaine: ils ont la corde plus sensible.
Il n’en fallait apparemment pas plus pour que Jeff Fillion se fasse montrer la porte. Un tweet déplacé et c’était réglé. Bell Média a eu le beau rôle dans toute cette histoire et l’entreprise s’en est bien tirée. On aurait pu lui reprocher d’avoir toléré trop longtemps des propos inappropriés tenus en ondes. Si Bell Média voulait vraiment se débarrasser de Fillion, elle aurait pu le faire bien avant. Elle attendait sûrement l’étincelle qui pourrait prétexter son congédiement sans trop se salir les mains.
Le timing était-il bon pour congédier le Roi Arthur? Lui n’a pas eu droit au même traitement. Il se serait fait remercier en douceur, sans scandale ni polémique dérangeante pour CHOI Radio X. On lui aurait simplement dit que c’était terminé. L’entreprise a joué la carte du contrat sans échéance pour expliquer le renvoi du vétéran. Vraiment? Ne serait-ce pas plutôt le symptôme d’un malaise plus profond, d’un haut-le-coeur grandissant vis-à-vis ce ton amer à la radio?
Malgré les cotes d’écoute exceptionnelles, les diffuseurs renvoient leurs figures de proue. Peut-être faut-il croire que si les auditeurs ne les rejettent pas, les stations, elles, ne se gêneront plus à les jeter à la poubelle au moindre faux pas.
Si les dirigeants des ondes à Québec s’érigent en « défenseurs de l’acceptable à dire au micro », cela se fait, selon toute vraisemblance, à l’opposé du goût de milliers d’auditeurs. Défenseurs d’image ou de vertu?