Photo : Courtoisie : Claudy Rivard

Raison #33 de mettre sur pied le LPU

Hubert Gaudreau
Rédacteur en chef
@hubertgaudreau

Courtoisie : Claudy Rivard
Courtoisie : Claudy Rivard

Le LPU vous savez ce que c’est ? Laissez-passer universel, un laissez-passer qui permettrait aux étudiants de l’Université Laval d’emprunter les services du RTC ainsi que ceux du réseau de transport de la ville de Lévis sans frais, ou du moins presque. Un maigre 60 $ qui pourrait vous ouvrir les portes du transport en commun. Le projet a été mis sur la glace il y a de cela deux ans, mais voilà que le nouvel exécutif de la CADEUL ainsi que l’AÉLIÉS le remettent sur les rails. En 2010, le RTC avait refusé l’entente en plaidant « le manque d’équité » envers
sa clientèle …

Mettons les choses en place. Selon le site web du RTC, 33 % de la totalité des usagers est constitué d’étudiants, soit plus du tiers des clients du réseau de transport. Sur ce 33 %, entendons-nous qu’il ne s’agit pas entièrement d’étudiants universitaires de l’Université Laval. C’est donc effectivement un « manque d’équité » envers la clientèle du RTC que d’offrir un Laissez-passer universel à un si faible pourcentage de sa clientèle.

Or, ce pourcentage constitue aussi une strate de la population qui est et sera élevée dans la culture du transport en commun. Les usagers qui utilisent actuellement l’autobus et qui ne font pas partie de la catégorie estudiantine ont majoritairement fait le choix d’utiliser les transports en commun. Pour la plupart, c’est un choix financier ou influencé par la conscience environnementale qui en découle. Ce n’est donc pas par obligation que ceux-ci adhèrent à un abonnement mensuel. Ce qui n’est pas le cas pour une majorité d’étudiants, qui eux s’abonnent soit par manque de revenus, soit par obligation ou simplement parce qu’ils ne possèdent pas de permis de conduire. C’est souvent passager, et lors de leur entrée sur le marché du travail, une majorité d’entre eux se procure une voiture. Il faudrait donc changer la donne. Le site Web du RTC nous fait aussi part que globalement, 55 % des usagers sont âgés entre 16 et 34 ans, ce qui démontre l’importance de la jeunesse pour le réseau de transport. Cette dernière, sous peu, constituera une clientèle sur le marché du travail âgée entre 35 et 44 ans, population qui actuellement s’établit à 11 % des usagers du RTC.

En permettant une plus grande accessibilité au service de transport en commun, le LPU pourrait faire découvrir l’autobus à une plus grande partie de la population qui en prendrait par la suite l’habitude. Après tout, ce serait une façon écologique de sauver de l’argent et de faire un geste pour la planète.

De refuser l’implantation d’un laissez-passer semblable, ce serait un manque d’équité envers les générations futures. Ce serait laisser passer l’occasion idéale de changer les habitudes de la population et de démontrer les points positifs du transport en commun. Ce serait une raison de moins pour prendre le bus.

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