Si, au lieu que ce soit à la population de décider quel parti propétrole dirigera le Canada le 19 octobre prochain, c’était plutôt un conseil oligarchique qui en prenait la décision et qui l’annonçait par courriel, ça serait correct ? Ce ne serait pas trop grave ? L’opinion générale, je l’espère, ne serait sûrement pas de cet avis.
Et maintenant, si une autre institution que le Canada fonctionnait de manière oligarchique, ou semi-oligarchique, est-ce que les gens en seraient indignés ? Non, je ne parle pas ici de la CADEUL, mais bien de notre université, qui ne semble pas avoir la démocratie comme valeur première.
Un rectorat est élu de manière tellement peu démocratique que même les gens de l’UEQ (la future nouvelle association nationale) trouverait la chose ridicule, pour ensuite diriger l’Université Laval en suivant des idéaux qui semblent tout droit dérivés d’un rêve d’Éric Duhaime. Plus d’argent pour les patrons, moins pour les programmes de « sciences molles » comme la psychologie ou l’histoire.
Et l’avis de la population étudiante là-dedans ? On a droit à une couple de postes sur des comités quelconques, avec droit de vote dans de rares cas. On nous donne un pouvoir semblable à celui qu’on donne aux bambins dans une garderie : le pouvoir d’approuver ce que les bonzes administratifs décident, parce qu’un-e étudiant-e, c’est trop con pour pouvoir prendre des décisions.
Quand subitement un recteur, entre deux cocktails dînatoires, décide que charger des frais pour imprimer des feuilles au Bureau du registraire (parce qu’un bout de papier, ça vaut clairement 10 $), c’est une bonne idée, est-ce que quelqu’un demande leur avis aux étudiants-es ? Un peu plus et il aurait fallu que des gens fassent la grève de la faim avant qu’une personne au rectorat se rende compte de l’absurdité de cette décision.
Mais malgré tout cela, il y en a qui doutent toujours de l’utilité des associations étudiantes quand vient le temps de parler d’autres choses que de partys. Il reste des gens pour affirmer que des associations facultaires ne sont pas nécessaires pour confronter l’administration. Il subsiste des êtres aveugles à la lutte qui reste à être menée au sein même de l’Université Laval, sourds à la primordialité de s’unir pour négocier avec les hautes instances universitaires. Et la même chose peut être dite quant à la nécessité de posséder un journal étudiant fort, capable d’informer les membres de l’Université au sujet des conneries que font nos gentils-les et généreux-ses dirigeants-es institutionnels-les.