La levée de l’assemblée générale annuelle de la CADEUL cette semaine a une fois de plus démontré qu’il est très difficile d’intéresser les membres de la communauté UL à la politique étudiante. On sent de plus en plus un détachement clair à l’égard des enjeux qui pourtant nous concernent tous directement. Pourquoi ?
Le fait est qu’on observe en parallèle, depuis quelques années sur le campus, que les formes d’implication explosent littéralement, se diversifient de plus en plus, tous domaines confondus. Or, le phénomène inquiétant ne change pas : l’assistance aux assemblées générales diminue de manière générale, même si la promotion, elle, demeure bien présente.
Pourquoi ne s’intéresse-t-on pas à cette fameuse « démocratie étudiante » ? Puisqu’au fond, elle devrait intéresser une bonne part d’entre nous, particulièrement tous ces étudiants qui font partie des cercles d’associations et de comités étudiants.
Après tout, la CADEUL a, comme tous les organes politiques auprès des jeunes actuellement, du mal à coller aux réalités et aux priorités de ses membres. L’explosion de ces formes d’implications campus prend du temps, forme un réseau et créé un univers pour chacun d’entre nous. Celui-ci n’est pas toujours compatible avec les intérêts que défend la confédération. C’est le contexte qui est responsable, en fait.
Toutefois, cette participation, elle est bien possible. C’est la manière de s’adresser aux étudiants qui doit changer. Peut-être serait-il pertinent de rendre plus d’informations et de détails disponibles sur les projets entrepris par nos associations de cycles. Les membres doivent, après tout, se sentir plus concernés et au courant des vraies priorités pour réellement s’y intéresser. Je pense par exemple à des suivis réguliers sur les axes généraux annuels.
« Se rapprocher de ses membres »
Rejoindre le membre individuel : c’est l’une des missions de l’association depuis plusieurs années déjà, qui concède d’emblée que l’exercice n’est pas facile. Et c’est vrai. C’est délicat, c’est tendu. Ce n’est pas sexy la démocratie étudiante.
Comprenons-nous, je ne pourrai jamais dire que la CADEUL fait mal son travail. C’est une association qui travaille fort chaque année pour organiser de grands événements, de grandes conférences ou encore des services essentiels pour ses étudiants-membres. Elle tente, bien malgré elle, de faire vivre la démocratie étudiante en rendant son exécutif disponible pour toute question, ce qui en soi est noble, il faut le reconnaître.
Sauf qu’à quelque part, on sent que la relation avec les associations et le membre individuel n’est pas toujours évidente, et parfois tendue dans les caucus, si on se fie à certaines de nos sources. On nous dit régulièrement, dans des reportages sur le terrain, que la transparence pourrait être poussée plus loin et qu’il faut communiquer toute l’information sur la table.
Ailleurs au Québec, dans le réseau universitaire de la province, plusieurs autres associations de cycles et même nationales ont également du mal à s’adresser à leurs membres. Ce n’est pas un cas isolé, mais il mérite tout de même qu’on s’y attarde à une échelle locale.
Mieux interpeller
La représentation politique n’est pas chose facile, puisqu’elle n’est pas consensuelle ou constamment agréable, comme on peut parfois nous la vendre. Elle est dure, elle implique des opinions divergentes, des valeurs aux antipodes. Ça demande un esprit critique fort et un degré d’ouverture à l’autre. Je ne crois pas que cela peut se faire avec un membre s’il se sent hors-contexte.
Pourquoi ne pas utiliser plus vivement les événements et les succursales de la CADEUL (le PubU, par exemple, ou Saveurs Campus) pour promouvoir cette démocratie étudiante en perte de vitesse ?
Pourquoi ne pas non plus tenter de s’adresser directement au membre moyen, par des campagnes massives de visibilité ? Le budget n’est pas illimité, mais c’est une question de priorités. Pourquoi ne pas créer une plateforme de partage d’idées concrètes, par exemple ?
Au fond, quand on y pense, la CADEUL parvient à rejoindre ses membres de par ses projets. Elle les interpelle, elle leur offre bel et bien un climat étudiant plus que favorable et des outils indispensables. Ce sont peut-être seulement les ponts entre les institutions et ces services qui ne mènent pas assez à la participation en soi.
Je me dis au final que le jour où on s’intéressera vraiment tous à la politique de manière minimale, on sera plus ouverts à aller vers une démocratie à échelle réduite, sur un campus où on ne fait que passer, mais où on peut tout changer.