[À lire le 26 janvier]
SCANDALEUX !
Ce matin, je me présente au bureau tranquillement. Je met mes trois petits trente sous dans la machine à café et j’ouvre mon Journal de Québec… mon café n’est même pas coulé encore que le cœur voulait me sortir de la poitrine.
Il semble que pour travailler au sein de la « grande tour d’ivoire du savoir du boulevard des gauchisses », il fallait jusqu’à tout récemment faire l’étendu de sa vie dans questionnaire aride. Si jamais l’UniveRS(S)ité Laval désire améliorer ce dernier, voici mes suggestions :
Section psychanalyse-a-rama
Quel âge votre père avait-il au moment de la naissance de votre soeur ?
Quels sont le premier et le dernier film que vous ayez vu ?
Combien de secondes teniez-vous la tête sous l’eau dans la piscine de votre meilleur(e) ami(e) ?
Section art de vivre
Combien de fois par semaine mangez-vous du quinoa ?
Savez-vous changer la chaine d’un vélo ?
Combien de fois par année partez-vous en #voyage ?
En rafale
Anakin Skywalker ou Darth Vader ?
106,3 ou 98,1 ?
#metoo ou #notallmen ?
– 30 –
Je me devais de vous tendre par l’absurde cet engagement à toujours défendre dans cette page éditoriale les idées qui nous paraissent justes, à moi et à l’équipe, sans jamais toutefois tomber dans l’excès de confiance ou d’arrogance des autres troubadours de notre époque.
Nous tenterons, en tout respect, de vous offrir un contenu de qualité et à l’image du dynamisme et de la diversité étudiante du campus. Nos deux premières publications ont laissé entrevoir trois perspectives qui nous semblent primordiales dans l’espace public aujourd’hui.
La réflexion contre l’oppression et l’opinion
Tout d’abord, nous accordons une crédibilité au savoir scientifique, qui, assorti de réflexions éthiques et morales, permet une explication des différentes réalités dans laquelle nous nous inscrivons, tant socialement, qu’en tant qu’organismes vivants.
En ce sens, nous tentons d’accorder une place aux différentes initiatives féministes, décoloniales et anti-racistes. Ce qui nous amène au troisième volet : celui d’une perspective éditoriale anti-raciste. À l’image du campus et de toute société qui se veut diverse, le journal des étudiantes et des étudiants de l’Université Laval se doit de construire des ponts entre les cultures – fondamentalement entre les humains- sans chercher à récolter des clics en manipulant les peurs et les frustrations.
Nulle volonté ici de ridiculiser l’expression, par une ex-employée de l’Université Laval, d’un malaise devant un questionnaire d’embauche franchement intrusif. Toutefois, une fois de plus, une histoire relativement banale – un questionnaire datant de 2007 ; une affaire interne à régler entre le syndicat et l’institution d’enseignement – a créé une mini-tempête médiatique. Qui plus est, armé d’un minimum de mauvaise volonté, cette histoire pouvait être montée en épingle, en la brandissant en exemple à un lectorat avide de scandale.
Sans prétention, Impact Campus tentera toujours de faire un pas de côté pour freiner les effets boule-de-neige. En tant que membres actif(ve)s et futur(e)s d’une société de l’hyper-information, cet effort de recul critique est notre porte d’entrée dans le monde.