Lorsque j’ai demandé à Dame Nature du soleil et de la chaleur pour le temps où je serais sur la route, je n’aurais jamais pensé qu’elle exhausserait mon vœu avec autant d’intensité.
La température a oscillé autour des 40 degrés Celsius lors des trois jours durant lesquels je me trouvais à Toronto. Heureusement, Marc-Antoine, un ami de longue date, m’a ouvert les portes de son appartement bien climatisé situé en plein centre-ville. Quelle chance! La Ville Reine s’offrait à moi!
Détrompez-vous…
J’ai passé la majorité de mon temps au treizième étage d’une tour à logements à regarder les gens vivre leur vie à travers la fenêtre. Ce n’est pas que je n’ai pas essayé de sortir, c’est simplement qu’en principe, le corps humain devrait être constitué à 65% d’eau et qu’après 15 minutes de marche, j’avais l’impression que le mien contenait à peine quelques gouttes.
Légendes : 2 pour 1!
Je me suis consolé assez facilement puisque le duo Jay Z et Justin Timberlake était en ville et j’avais mon billet! J’ai dû briser mon cochon pour pouvoir y être alors pas question de manquer le concert. Tel un vampire, je suis sorti dehors une fois le soleil couché pour me diriger au pied de la tour du CN, plus précisément au Rogers Centre de Toronto. C’est là qu’avait lieu la première de la tournée Legends of the Summer.
Jay Z est habitué de partager la scène avec d’autres grands noms de l’industrie. Il a entre autres collaboré avec Eminem pour la tournée Home & Home ainsi qu’avec le controversé Kanye West pour Watch The Throne. Il n’y avait aucun siège libre alors que 45 000 curieux s’étaient déplacés pour voir de quoi aurait l’air le spectacle à saveur pop/rap dont Drake, le rappeur originaire de la métropole ontarienne. Je n’ai pu m’empêcher de sourire en apercevant des grands gaillards de 6 pieds 8 pouces aux airs menaçants côtoyer des mères et leurs jeunes enfants dans la foule. Comme quoi la musique rapproche les gens…
Le duo a commencé en force avec le premier extrait du nouvel album du rappeur de Brooklyn, Holy Grail, sur lequel apparait également JT. Tout au long du concert qui aura duré plus de deux heures, les spectateurs ont été mitraillés de succès dont Sexy Back, Cry Me A River, Mirrors, Big Pimpin et Empire State Of Mind. J’ai même aperçu une femme d’une soixantaine d’années chanter le refrain de 99 problems!
Personnellement, j’ai été quelque peu déçu de la performance sur scène des deux artistes. Malgré le fait que c’était soir de première, ils semblaient déjà blasés et Justin Timberlake s’est contenté de faire quelques pas de danse un peu boboches… Je m’aurais attendu à davantage de chansons tirées de The 20/20 Experience et de Magna Carta, mais je suppose que ces habitués du Billboard ont dû avoir à faire des choix déchirants.
Rien à dire par contre sur le côté technique du concert. L’imposante scène située sous les bannières des différents titres remportés par les Blue Jays de Toronto était tout simplement sublime. Elle offrait un effet de profondeur très réussi, comme dans un entonnoir. Deux écrans géants se trouvaient de chaque côté de la scène sur lesquelles il était possible d’admirer des projections de statues de la Grèce antique, de peaux de serpents, de rues illuminées new yorkaises et bien d’autres.
Au final, j’ai apprécié Legends of the Summer, mais ça ne vaut définitivement pas son pesant d’or.
Mos Def et de nouveaux amis
J’avais de la compagnie pour aller assister au concert de Mos Def alors que Marc-Antoine et sa copine Song (joli prénom, n’est-ce pas?) étaient à mes côtés. Nos attentes étaient élevées pour ce spectacle et malheureusement, nous n’avons retenu rien de bon de cette soirée.
Les spectacles de rap ont la fâcheuse habitude de présenter beaucoup trop de premières parties. C’est encore une fois ce qui est arrivé au Phoenix Concert Theatre. C’est dommage puisque personne ne sort gagnant de situation comme celles-ci. Après 4h30 de prestations de rappeurs locaux, la foule n’avait plus l’énergie avec laquelle elle était arrivée et les huées se sont faites entendre non pas parce que les performances étaient médiocres, mais par impatience. Comme si ce n’était pas déjà assez, Mos Def s’est pointé le bout du nez une demi-heure en retard, soit vers une heure du matin. Pas très bien pensé pour un jour de semaine…
Encore là, on aurait pu lui pardonner ses écarts, mais Mos Def n’a pas offert de performance à la hauteur de son talent. Ceux qui s’étaient déplacés pour entendre ses classiques sont restés sur leur faim. Le rappeur préférant chanter des reprises de Michael Jackson, Kanye West et Drake.
Question de mettre cette soirée derrière nous, Song propose de se réunir chez elle le lendemain soir accompagné de quelques uns de ses amis. C’est ce que nous avons fait! Je n’ai malheureusement pas pu terminer la soirée avec eux puisque je devais prendre un bus en direction de Chicago au beau milieu de la nuit. J’ai tout de même eu le temps de prendre un verre sur le toit de l’immeuble, vue sur le centre-ville comprise!
Windy City, j’arrive!
F-O, touriste musical