Une nouvelle campagne de vaccination contre la grippe va débuter dans les prochaines semaines, retour sur des controverses qui n’ont pas lieu d’être.
Julie Ann
La vaccination permet à des milliers de vie d’être sauvées dans le monde de par son efficacité. On ne se rend même plus compte de l’avantage que représente la vaccination ; pourtant, celle-ci est sans cesse diabolisée dans les médias. Ces derniers ont soulevé le fait que les vaccins contenant du thimérosal, un dérivé du mercure qui empêche les contaminations bactériennes et fongiques, induirait l’autisme.
Le produit est présent dans les vaccins depuis 1930 et il n’a jamais été établi au niveau épidémiologique l’existence d’un risque neurologique. La population a plus peur aujourd’hui de la vaccination que de la maladie elle-même ; ce sentiment a conduit à la résurgence de maladies infectieuses que l’on croyait oubliées du fait d’une couverture vaccinale insuffisante (comme la rougeole en Europe).
Il en va de même pour la vaccination contre la grippe. On retrouve des personnes à l’hôpital qui auraient pu éviter la maladie en se faisant vacciner, comme les victimes d’accident de la route dont les blessures auraient pu être évitées ou amoindries si elles avaient porté une ceinture de sécurité. Ainsi, la vaccination permet non seulement de se protéger soi-même, mais également de protéger son entourage. Certains sont d’ailleurs des personnes à risque, comme les femmes enceintes, les personnes âgées, les enfants et les personnes atteintes de maladies chroniques.
Beaucoup de fausses croyances circulent telles que se faire vacciner contre la grippe rend malade. Pourtant, cela est impossible au Québec car le vaccin administré est fragmenté et inactivé; cela signifie que le vaccin utilisé ne contient pas le virus mais seulement une partie de l’enveloppe du virus avec quelques protéines qui ne peut se répliquer et qui n’est donc pas infectieux. Par contre, il est normal de se sentir un peu plus faible à la suite de la vaccination, car notre système immunitaire fait son travail et induit des anticorps.
Malheureusement, comme le virus mute chaque année, il est nécessaire de se refaire vacciner chaque année pour rester protégé, et la protection est limitée dans le temps. La sécurité vaccinale est une préoccupation de beaucoup de personnes à juste titre ; de nombreuses études cliniques sont menées à travers le monde par les compagnies pharmaceutiques et les agences de santé publique pour déceler d’éventuels effets secondaires. En 1976, un possible lien entre la vaccination contre la grippe et le syndrome de Guillain-Barré, qui peut engendrer une paralysie, a été détecté. Toutefois, ce n’était que pour 1 cas sur 100 000 et aucun autre lien n’a été établi depuis.
La campagne de vaccination débute le 1er novembre, informez-vous auprès du CLSC le plus proche de chez vous.
Prenez votre dose !
Julie Ann est étudiante au doctorat en microbiologie-immunologie à l’Université Laval au CHUL. Elle travaille plus particulièrement au développement de nouveaux vaccins contre la grippe.