Courtoisie, NASA

Argiles sur Mars : Pas clairs comme de l’eau ( de roche ) !

Courtoisie, NASA

Le robot Curiosity se balade depuis une cinquantaine de jours sur le sol martien afin d’étudier sa géologie, son climat et évaluer s’il y a eu des conditions favorables à la vie. Récemment, des travaux de l’équipe du professeur Alain Meunier (Poitiers, France) ont remis en cause l’origine d’ar­giles martiennes présumées liées à de l’eau liquide.

Entendu sur une radio bien connue : « Argile sur Mars : l’action de l’eau liquide ne se­rait pas en cause ». Première pensée : 2,5 milliards de dollars. Cher l’appareil photo. Même « Mars friendly ». L’agence spa­tiale américaine (NASA) n’au­rait quand même pas investi dans le robot Curiosity sans être persuadée de la pré­sence d’argile formée par de l’eau liquide ? !

Géologie 101. Reprenons à la base. Les argiles sont des roches qui peuvent contenir de l’eau. Qui dit eau liquide dit potentielle vie. Les argiles se forment généralement par décomposition de minéraux par l’action d’eau liquide. C’est ce qu’on appelle la sédimen­tation. Cependant, les tra­vaux de l’équipe du professeur Meunier, réalisés en 2008, ont permis d’identifier des argiles dans les roches volcaniques de l’atoll de Mururoa, en Poly­nésie française. La formation d’argile peut donc également découler de la cristallisation de la lave.

Sur Mars, différentes sortes d’argiles ont été identifiées en 2005. Elles dataient de 4,5 à 3,5 milliards d’années. L’argile étant généralement associée à l’action de l’eau liquide, l’aven­ture du robot Curiosity, lancée en novembre 2011, démarrait.

En 2012, l’équipe du profes­seur Meunier a comparé des ar­giles de Mars datant de 4,5 mil­liards d’années provenant de météorites tombées sur Terre avec celles de Mururoa. Elle découvre des similarités entre les roches. Il y a donc probable­ment eu une période sur Mars où la planète était couverte de magma, une condition non fa­vorable à la présence de vie sur cette planète.

Par contre, tempère Alain Meunier, il existe sur Mars des argiles plus récentes, de 3,4 mil­liards d’années localisées au ni­veau de dépôts sédimentaires, à proximité de molécules qui ne cristallisent qu’en présence d’eau. Dès lors, les espoirs de trouver des molécules asso­ciées à la présence de vie sont liés à ces argiles plus récentes. La pertinence scientifique de Curiosity est ainsi toujours va­lide. Mars, et ça repart !

Le nerd de la semaine : Anne-Laure Nivet

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