Des chercheurs de l’Université Laval et du Centre de recherche du CHU de Québec ont participé à une importante étude publiée dans la revue Genetics in Medicine. Les scientifiques ont mis au point un nouveau modèle de prédiction du risque du cancer du sein. Cette nouvelle méthode serait la plus précise au monde, confirment ceux-ci.
Selon l’étude regroupant des chercheurs de partout à travers le monde, «un simple test de salive pourrait permettre d’estimer avec une précision inégalée le risque qu’une femme ait un cancer du sein au cours de sa vie», précise l’institution universitaire dans un communiqué remis aux médias.
La méthode combine le profil génétique obtenu grâce à la salive avec un modèle statistique qui tient compte des antécédents familiaux, des facteurs hormonaux et des habitudes de vie. «Les chercheurs sont parvenus à estimer le risque global de cancer du sein couru par chaque femme, ouvrant la porte à la personnalisation des protocoles de dépistage de cette maladie», nous explique-t-on.
« Plusieurs centaines de chercheurs à travers le monde ont mis en commun les échantillons d’ADN récoltés dans leurs projets respectifs et mené une analyse génomique sur 94 000 femmes qui avaient eu un cancer du sein et sur un groupe témoin de 75 000 femmes », explique le professeur Jacques Simard, titulaire de la chaire de recherche du Canada en oncogénétique à la Faculté de médecine de l’Université Laval et chercheur au Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval.
Actuellement, la majorité des Canadiennes et Québécoises passent par la mammographie pour obtenir un dépistage du cancer du sein. Toutefois, les scientifiques expliquent qu’un bon nombre de femmes à haut risque de développer la maladie échappent au dépistage du cancer.
«Grâce aux prédictions de notre modèle, il sera possible d’établir un risque individuel pour chaque femme et de lui proposer une approche de dépistage personnalisée, peu importe l’âge, explique le chercheur. Il lui suffira de fournir un échantillon de salive à une seule reprise au cours de sa vie lorsqu’elle aura atteint, par exemple, le début de la quarantaine», vulgarise le professeur.
Une intégration rapide dans le système de santé?
« Notre but est d’évaluer l’acceptabilité, la faisabilité et l’efficacité d’une approche de dépistage fondée sur le risque. Nous étudierons aussi les enjeux organisationnels de l’implantation d’un dépistage personnalisé dans notre système de santé, de même que les coûts et les bénéfices qui en découleraient », explique le scientifique qui dirige actuellement une équipe oeuvrant à l’implantation de la méthode au Québec et en Ontario.
L’équipe travaillant sur une possible implantation de la nouvelle méthode reçoit un financement à la hauteur de 15,2 millions de dollars. Ce montant provient de Génome Québec, Génome Canada, la Fondation cancer du sein du Québec ainsi que d’autres organisations du milieu de la santé.