Cinq mois après leur apparition sur les tablettes du dépanneur universitaire Chez Alphonse, les ChewPod, des capsules à mâcher qui se situent à mi-chemin entre la gomme à mâcher et les boissons énergisantes, sont sur le point d’investir massivement le marché.
Il y a le ChewPod rouge qui favorise les performances physiques et intellectuelles. Il y a aussi l’orange qui contribue au maintien des fonctions cognitives et qui soulage les symptômes du stress. Et puis il y a le bleu qui aide à augmenter la durée totale du sommeil et à rebalancer l’horloge circadienne. Mais, qu’ont-elles toutes en commun ? « Elles sont uniques », foi de Marc Purcell, docteur en biophysique et créateur de ces comprimés à mâcher.
« Les Chewpod sont issus de quatre années de recherche et de développement intensifs qui nous ont permis d’optimiser la libération et l’absorption d’ingrédients actifs », explique le président de Klhôros Technolgoies, l’entreprise derrière les ChewPod.« Aucun autre produit n’y ressemble de près ou de loin. » FASTACTIV, la technologie derrière les ChewPod, est d’ailleurs brevetée au Canada et en instance de brevet dans plus de 40 autres pays.
Sur le campus
Autre trait commun aux ChewPod : c’est Chez Alphonse, le dépanneur universitaire situé dans le pavillon Alphonse-Desjardins, qu’elles ont été distribuées pour la toute première fois en septembre dernier. « Nous voulions que nos produits soient testés auprès de gens actifs. La clientèle estudiantine était toute indiquée », se rappelle Marc Purcell. Des échantillons de ChewPod ont d’ailleurs été distribués gratuitement dans le cadre de ce projet rendu possible par la CADEUL.
Aux dires de Jonathan Desbiens, gérant du dépanneur Chez Alphonse, l’accueil des ChewPod a été généralement bon. « Nous avons reçu de nombreux commentaires positifs, entre autres à ce qui a trait à leurs effets qui se ressentent après les avoir mâchés pendant une trentaine de secondes, soutient-il. Pour les avoir essayés, je peux vous confirmer que ce n’est pas de la poudre aux yeux. »
Jonathan Desbiens voit d’ailleurs les ChewPod comme une excellente alternative aux boissons énergisantes qu’il juge nocives pour la santé. « En plus, le consommateur en a plus pour son argent », affirme-t-il. Il en coûte 3,95 $ plus taxes pour huit capsules de ChewPod, soit à peine 0,65 $ de plus que pour une canette de boisson énergisante de 473 ml.
Un cocktail explosif ?
Une opinion que Gale Ellen West, professeure au Département d’économie agroalimentaire et des sciences de la consommation de l’Université Laval, ne partage aucunement. Informée de l’existence des capsules à mâcher ChewPod par Impact Campus, la professeure a eu une réaction viscérale : « Pourquoi les gens voudraient-ils consommer un tel produit ? Ça me dépasse. »
« Il y a déjà des problèmes de surconsommation de boissons énergisantes. Je doute qu’ajouter des capsules aux effets stimulants à ce cocktail vienne améliorer la situation, déplore-t-elle. C’est rendu courant dans les urgences d’interroger les patients sur leur consommation de boissons énergisantes. Va-t-on commencer à poser des questions sur ce qu’ils mâchent ? »
Malgré les parallèles « évidents » à établir entre les ChewPods et les boissons énergisantes – pensons entre autres aux ingrédients qui sont assez similaires —, Marc Purcell tient tout de même à nuancer le portrait. « L’idée avec cette technologie masticable, c’est d’envoyer directement dans l’organisme les ingrédients actifs en contournant le système digestif. Cela permet de réduire les dosages utilisés tout en obtenant des effets similaires dans l’organisme. »
Les ChewPods sont d’ailleurs dotés de numéros de produit naturel (NPN), le sceau qu’un produit reçoit lorsqu’il est homologué par Santé Canada. « C’est la preuve qu’ils sont jugés sûrs, efficaces et de haute qualité dans les conditions d’utilisation recommandées », fait valoir Marc Purcell.
Une année déterminante
2015 sera une année déterminante pour les ChewPod. Déjà présents dans une trentaine de pharmacies, ces derniers devraient investir massivement les tablettes québécoises. Promotion, publicité et mise en marché seront au programme. Des pourparlers avec Groupe Jean-Coutu et Familiprix sont également en cours « C’est cette année que ça se passe », conclut Marc Purcell, visiblement confiant pour la suite des opérations.
Intéressé, le Rouge et Or ?
Marc Purcell ne s’en cache pas : il aimerait que le Rouge et Or embarque dans l’aventure ChewPod. La technologie masticable, soutient-il, peut aider les athlètes à performer quand ça compte. « Par exemple, le quart-arrière d’une équipe de football pourrait prendre le comprimé orange pour être plus concentré. »
Ce dernier a d’ailleurs mis à l’essai les comprimés à mâcher auprès de quelques joueurs de l’équipe de football du Rouge et Or. « Cet essai s’est fait dans le cadre d’un cours, sans aucun lien direct avec la direction de la formation », nuance-t-il.
Raymond Veillette, préparateur physique de la formation lavalloise, a tout de même été approché par le créateur des ChewPod. « Mon point de vue a été sollicité, avoue-t-il. Mais nous sommes encore très loin de proposer ce produit à nos joueurs. »
Dans les ChewPod…
Taurine
Ce dérivé d’acides aminés essentiels est présent à raison de 50 mg dans le ChewPod rouge. À titre de comparaison, une canette de Red Bull en contient 1000 mg, soit vingt fois plus. Certaines études suggèrent qu’une supplémentation en taurine améliore les performances physiques et mentales.
Mélatonine
La mélatonine est une hormone sécrétée dans le cerveau en réaction à l’absence de lumière. Sa production est maximale avant l’endormissement, de là son nom « d’hormone du sommeil ». Un ChewPod bleu en contient 1,5 mg.
Rhodiola rosea
La Rhodiola rosea, ou orpin rose, est une espèce de plante qui ne pousse que dans les régions froides. Elle augmenterait la capacité du corps à s’adapter au stress. Le comprimé orange contient 72 mg de Rhodiola rosea.
Caféine
Présente à la fois dans les capsules rouge et orange à raison de 50 mg, la caféine annule les effets de l’adénosine, un produit chimique issu du métabolisme qui, lorsqu’il s’accumule dans le cerveau, cause la somnolence et la sensation de fatigue.