Yvan Dutil codirigé la première maîtrise en astrobiologie faite à l’Université Laval. Le projet de recherche consistait à expérimenter une technique de détection des bactéries vivant à l’intérieur des minéraux par spectroscopie infrarouge. Ces bactéries, qui sont emprisonnées dans les premiers millimètres des roches, constituent par ailleurs un modèle possible d'écosystème martien. Le programme sera bientôt transposé dans un cours.
Ce docteur en astrophysique diplômé de l’Université Laval est depuis longtemps un passionné de tout ce qui concerne la présence de vie dans l’espace. M. Dutil travaillé dans l’industrie spatiale et occupe maintenant la fonction de coordonnateur scientifique pour une chaire de recherche industrielle en efficacité énergétique, à l’École des Technologies Supérieures.
Le cours d’astrobiologie qu’il dirige sera ouvert à tous les étudiants et couvrira tous les aspects déterminants de l’analyse de l'origine de la vie et de sa distribution possible dans l'univers. Il tient tout de même à spécifier que «c'est un cours donné par un physicien, ce qui teinte le propos. Dans certaines universités, ce sont des biologistes et des géologues qui donnent le cours». «La moitié du cours devrait porter sur l’astrophysique tandis que l’autre partie tiendra de la biologie, de la géologie ainsi que d’autres sciences», précise-t-il. Étant donnée l’étendue du domaine, le cours couvrira superficiellement la plupart des sujets. Par contre, il ne doit pas être perçu comme une introduction à l’astrophysique : un autre cours présentement donné durant la session d’hiver assume déjà cette fonction.
À la fine pointe
Étant donné la progression rapide de l’astrobiologie, une partie du contenu peut rapidement devenir désuète. «C'est d'ailleurs pourquoi il y aura une petite discussion sur l'épistémologie au début du cours», ajoute-t-il.
Jusqu'à présent, l’engouement pour le nouveau cours de culture astronomique ne remporte apparemment pas le même succès qu’à l’Université de Montréal où l’on doit régulièrement refuser des étudiants. «Les cours d'astrobiologie ou d'astronomie pourrait être des compléments intéressants pour les étudiants en philosophie, face à une vision créationniste», souligne-t-il à cet effet.
Après avoir interrogé quelques étudiants du groupe de recherche en astrophysique l’Université Laval, la réponse semble néanmoins très favorable. Benoît Coté, étudiant au doctorat, trouve le concept particulièrement intéressant. «L'astrobiologie me semble une excellente idée parce que ça permettrait de coupler la biologie à l'astrophysique pour ainsi faire une belle transition logique et une connexion entre l'astrophysique et tout ce qu'on voit sur Terre.» Les inscriptions au cours seront possibles dès la fin de la présente session d’hiver.
Crédit photo : Courtoisie NASA