Des airs de famille?

Les outils de biologie moléculaire sont très puissants et permettent de sonder le vivant. Mais ce qui rend ces outils encore plus remarquables, c’est qu’ils permettent d’analyser et de retracer le passé grâce à l’analyse des fossiles. Pour aider à l’analyse et à l’interprétation, des logiciels créés par des bio-informaticiens et des généticiens permettent
de modéliser l’évolution de nos ancêtres.

Analyse de l’évolution en laboratoire
Ces expériences effectuées en laboratoire consistent à analyser l’ADN des fossiles. Mais ce n’est pas l’ADN du noyau cellulaire qui est isolé, comme c’est le cas dans les études classiques, mais plutôt l’ADN de la mitochondrie, un autre compartiment de la cellule qui offre plusieurs avantages lors de l’étude des fossiles. En effet, la mitochondrie est présente en plusieurs exemplaires dans une cellule et possède de multiples copies d’ADN similaires, alors qu’il n’y a qu’un seul noyau ne contenant qu’un seul exemplaire d’ADN maternel et paternel dans une cellule.

Après séquençage de l’ADN mitochondrial, des simulations dites coalescentes permettent d’établir des relations de probabilité en tenant compte de plusieurs paramètres. Cela permet de mieux comprendre les liens généalogiques entre des fossiles de différentes morphologies. Les paramètres considérés sont les tailles de chaque population analysée, la structure des populations anciennes, les variations génétiques recensées ainsi que les changements démographiques dans les populations des hommes de Neandertal, de Cro-magnon et modernes.

L’homme de Neandertal, notre ancêtre?
Il est établi depuis longtemps que l’homme de Neandertal est notre ancêtre. Selon cette étude publiée dans Heredity utilisant des échantillons d’ADN mitochondrial et un modèle de simulation mathématique, le pourcentage de similitude génétique entre l’homme de Neandertal et nous est très faible, contrairement à ce qui a été déjà montré par les analyses morphologiques. «L’homme de Cro-Magnon, quant à lui, est définitivement considéré comme un Homo sapiens moderne. C’est la même espèce que nous et il y a très peu de distinctions morphologiques importantes», explique le
professeur James Woollet, du Département d’histoire de l’Université Laval.

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