L’implantation d’un organe « bioartificiel » serait une première en son genre en médecine régénérative. Les organes pourraient être fabriqués in situ ou en laboratoire. Cette avancée scientifique permettrait de changer l’avenir de bien des gens en attente d’une greffe d’organe.
Catherine Gilbert
Selon Transplant Québec, 35 coeurs, 61 poumons, 103 foies, 13 pancréas et 231 reins ont été transplantés au Québec en 2011. Ces chiffres semblent positifs, mais ils sont trompeurs. En effet, 59 personnes sont décédées au cours de l’année 2011 en attente d’un don d’organes et 1264 attendent toujours. Un malade doit attendre en moyenne entre 78 et 750 jours, dépendamment de l’organe dont il a besoin. Cela dépend également de son groupe sanguin et de la disponibilité de l’organe, et encore là rien ne permet d’affirmer que le corps ne rejettera pas le nouveau venu.
Les scientifiques sont en train de mettre en oeuvre un moyen d’avoir des organes plus facilement et dont le risque de rejet est quasi inexistant. Ce que s’est : un organe bioartificiel composé de plastique et de cellules du patient.
Pour le moment, seules des organes simples, comme des vessies et une trachée, ont pu être créés et transplantés. Cependant, le New York Times indique que des scientifiques du monde entier sont en train de travailler à la création d’organes plus complexes, tels que rein et foie, à l’aide de ces techniques.
Bien loin des machines d’autrefois
Le travail de ces ingénieurs de tissus humains n’est pas celui constituant à créer des coeurs ar tificiels incapables de rester longtemps dans un corps. Ils devaient voir plus loin qu’une machine. Ils devaient trouver quelque chose de plus humain. C’est à ce moment, que ces scientifiques ont décidé d’utiliser des cellules souches. Celles-ci sont des cellules capables de se différencier en n’impor te quel type de cellule du corps. Grâce à elles, les ingénieurs seraient capables de reproduire des organes entiers. Par contre, il s’agit d’un travail difficile et long, mais le Dr. Joseph P. Vacanti, directeur du Laboratory for Tissue Engineering and Organ Fabrication situé au Massachusetts General Hospital, confie au New York Times qu’après 27 ans de travail, il devient plus confiant que c’est possible.
Un organe s’il vous plaît !
Si la recherche avance toujours à ce rythme, un patient apprenant qu’il doit subir une greffe n’aura plus à vivre le stress de l’attente d’un donneur. Il lui suffira de donner quelques-unes de ses cellules et, un peu plus tard, il recevra un rein ou un coeur tout neuf prêt à lui donner une nouvelle vie.