Selon la loi de Moore, le nombre de transistors par puces informatiques double chaque année. Cette règle s’est toujours vérifiée, du moins jusqu’à maintenant. Des chercheurs d'IBM proposaient un nouveau paradigme, la limite approchant rapidement: on passe maintenant de la micropuce à l’atome.

Du disque à l’atome

 

Le langage binaire, composé de zéros et de uns appelés bits, est à la base de l’informatique. Huit bits donnent un octet, ce dernier pouvant prendre une valeur entre 0 et 255, représentant un caractère ou un nombre. Tout ce qui est électronique se sert de ce principe pour fonctionner, et plus la technologie avance, plus les besoins en mémoire sont grands.

C’est pour répondre à l’évolution effrénée des besoins informatiques que les chercheurs du laboratoire d’IBM en Californie (Almaden Research Center) et du Center for Free-Electron Laser Science en Allemagne ont joint leurs forces.

Avec le microscope à effet tunnel – une percée d’IBM, qui leur a d’ailleurs valu un prix Nobel, on peut maintenant interagir avec la matière au niveau atomique. C’est donc grâce à douze atomes de fer que le centre d’Almaden a réussi à stocker un bit d’information. Une amélioration notable étant donné qu’un bit nécessite actuellement un million d’atomes.

Les effets

Pour donner une idée de l’amélioration, les chercheurs ont estimé que les disques durs, grâce à cette technologie de stockage atomique, pourraient contenir jusqu’à cent fois plus d’informations.

Il ne faut tout de même pas s’imaginer que nos ordinateurs seront invisibles à l’œil nu l’année prochaine; le processus de stabilisation des atomes est excessivement complexe et n’est possible que dans un environnement contrôlé. Le fer utilisé doit être antiferromagnétique, un état de la matière qui ne s’obtient qu’à très basse température. L’équipe travaille à rendre l’exploit possible dans des conditions plus faciles à atteindre.

Pour l’instant, seulement cinq octets ont pu être maintenus stables, suffisamment pour écrire THINK. Il y a effectivement matière à réflexion sur ce sujet.

Crédit photo : Claudy Rivard

Auteur / autrice

Consulter le magazine