Un manteau blanc a recouvert pour de bon la Ville de Québec ce dimanche. Le décor du marché allemand était tout droit sorti d’une boule à neige qui ne cesserait d’être secouée. Les flocons de neige géants tombaient sans fin, invitant les passant.es à tirer la langue ou à faire des batailles de boules de neige en pleine rue. Pourquoi un sentiment de joie accompagne toujours la première neige?
Par Marie Tremblay, cheffe de pupitre actualités
L’esprit des fêtes y est sans doute pour quelque chose. Pour les étudiant.es, l’approche de Noël est comme une lumière au bout du tunnel, un signe que la libération approche. L’esprit des fêtes – autre que l’apogée du consumérisme – est aussi un moment pour penser aux autres. Faire plaisir, donner, cuisiner, c’est peut-être ça qui rend heureux.
Mais derrière l’effet apaisant de la neige, il y a réellement de la science. Une étude effectuée dans une forêt enneigée montre une diminution des émotions négatives (stress, colère, fatigue) et une augmentation de la productivité et de la récupération psychologique chez les participants. Cependant, nul besoin de se déplacer en forêt pour ressentir ces effets. Une autre étude menée dans des parcs urbains enneigés indique qu’une marche dans un paysage blanc favorise la récupération psychologique. Dans les deux cas, plus l’exposition est longue, plus elle est bénéfique.
En plus de l’atmosphère féérique dans laquelle elle nous plonge, la neige a la capacité d’absorber plus de la moitié des bruits ambiants. En effet, comme la neige est poreuse, les sons qui y entrent sont aussitôt dissipés. C’est le même principe que l’insonorisation des murs de studio d’enregistrement. Voilà pourquoi les rues enneigées sont beaucoup plus silencieuses : la pollution auditive y est réduite. Par ailleurs, la petite densité des flocons fait en sorte qu’ils se déposent sans bruit sur le sol, contrairement à la pluie.
Les caractéristiques visuelles et acoustiques de la neige procurent donc une sensation de calme et de sérénité où tout semble doux. Bref, un esprit apaisé.
Un hiver qui défie les normales
Cette année, Noël sera blanc et les trois mois à venir s’annoncent froids… et enneigés! De quoi réjouir les adeptes de sports d’hiver qui ont connu des saisons plutôt instables dans les dernières années.
Les météorologues prédisent un hiver comme ceux d’autrefois, c’est-à-dire avec des températures anormalement basses et beaucoup de neige. Ces conditions météorologiques sont expliquées par deux principaux phénomènes : la Niña et le vortex polaire. Mais attention : cela ne veut pas dire que le Québec ne subit pas les effets du réchauffement climatique.
La Niña est le phénomène météorologique inverse d’El Niño. La Niña se produit lorsque les eaux froides des profondeurs remontent à la surface de l’océan Pacifique au niveau de l’équateur. Cela a de nombreuses conséquences sur le climat mondial, mais au Québec, cela se traduit par une augmentation du froid et des précipitations neigeuses.
Le vortex polaire est un système de vent qui, lorsque stable, retient les masses d’air froid au-dessus des pôles. Présentement, le vortex est fortement fragilisé par le réchauffement précoce de la stratosphère (la seconde couche de l’atmosphère terrestre). Cela pousse le froid vers nos latitudes, ce qui refroidira grandement les prochaines semaines. Des experts ont souligné le caractère inhabituel de l’instabilité du vortex polaire aussi tôt dans l’hiver.
Alors, c’est l’hiver parfait pour profiter du dehors, il suffit de s’habiller chaudement. Après tout, ce manteau blanc n’est pas qu’un décor : c’est un véritable allié pour le moral, un rappel que même le froid peut apporter chaleur et réconfort.
