Avant de rapidement tout perdre aux mains de Google en 1999, Altavista était un bijou de technologie Web qui offrait, en plus, le premier service de traduction en ligne : le fameux Babel Fish.

Moteur d'opportunité

Avant de rapidement tout perdre aux mains de Google en 1999, Altavista était un bijou de technologie Web qui offrait, en plus, le premier service de traduction en ligne : le fameux Babel Fish. Comment ont-ils tout perdu?

Le site Altavista a été lancé sous forme de moteur de recherche très épuré au milieu des années 90. Son succès a été instantané, son puissant moteur d'indexation se mariait bien à son interface minimaliste et lui a permis de se hisser au devant de ses concurrents, principalement Yahoo! et Lycos, qui opéraient de lourds portails Web. À cette époque où le temps de chargement des pages était long, on tentait de minimiser les clics. Les portails étaient lourds et chargés, visuellement pénibles à consulter. Altavista innovait donc avec une approche épurée qui se distinguait des murs de texte proposés. Une stratégie qui ressemble beaucoup à ce que Google a fait quelques années plus tard, n'est-ce pas?

Autopsie d'une mort lente
Pour arriver à acheter le nom de domaine Altavista.com qui appartenait à une compagnie éponyme, AltaVista Technology (les gens de Digital, qui possédaient le moteur Altavista) ont dû attendre d'être rachetés par Compaq. Devant le succès commercial de Yahoo!, les gens de Compaq ont insisté pour transformer Altavista en portail.

C'est dans les mêmes années que Google a fait son entrée, recueillant tous les utilisateurs mécontents qui cessaient d'utiliser Altavista, qui était devenu un portail de recherche comme les autres. La suite, on la connait.

Des téléphones Altavista?
Il serait un peu exagéré de prétendre que sans Google, Altavista serait une société contrôlant des boîtes courriel, des suites logicielles et un système d'exploitation pour téléphone cellulaire. En revanche, il y a lieu de se demander ce qui serait arrivé si, au lieu d'ouvrir la porte toute grande à Google, Altavista était restée assise sur sa niche de moteur de recherche minimaliste et épuré. En forçant la transformation du site en portail, les gens de Compaq ont invité Google à entrer et à faire son nid et ont permis le développement du Google d'aujourd'hui.

De si grandes conséquences pour un si petit détail. Je me demande si les principaux concernés sont conscients de l'importance de ce qui s'est passé au crépuscule des années 90, à l'époque des modems 56k et des adresses AOL.com.
 

Auteur / autrice

Consulter le magazine