On les connaît depuis l’arrivée de leur aîné, tinyurl. Depuis, les bit.ly, ow.ly, tr.im, goo.gl et ping.fm ponctuent la vie technologique des utilisateurs en rendant le partage d’adresses URL plus pratique. Ils servent par exemple à faciliter l’envoi parfois difficile d’une URL par courriel en contournant les problèmes d’encodage et de retours de ligne qui «brisent les liens» et à passer outre le fait que des réseaux comme Twitter imposent une limite au nombre de caractères qu’un utilisateur peut émettre dans chaque message.
Tout n’est toutefois, pas rose pour les raccourcisseurs d’URL. Une première raison est que, pour justement «économiser» un précieux caractère, les concepteurs de ces services utilisent fréquemment les extensions de d’autres pays, comme la Libye (ly), la Micronésie (fm), de l’Île de Mans (im), du Groenland (gl) ou du Tonga (to). Or, ces pays gardent un certain contrôle sur les domaines qu’ils enregistrent et peuvent donc affecter l’accessibilité des services. Par exemple, si la Libye coupe l’accès à Internet de son pays, certains serveurs-clés qui redirigent le trafic d’une URL vers un serveur précis peuvent être déconnectés du réseau.
La coupure politique des liens raccourcis par le biais du service .ly rattaché à la Lybie n’est pas le seul à inquiéter les internautes. Depuis l’arrivée des services de redirection, le problème de l’expiration des liens se fait sentir: après un certain temps, les adresses raccourcies sont ré-attribuées à d’autres sites, ce qui corrompt du même coup les archives où le lien apparaissait. Pire encore, des utilisateurs peuvent se rendre compte qu’un lien qu’ils ont envoyé il y a plusieurs mois a été remplacé par un autre, au contenu douteux ou inapproprié à son intention originale. De plus, la pérennité des liens est tributaire à la fois de la bonne foi du fournisseur de service, mais aussi de sa santé financière (la faillite d’un service en couperait tous les liens).
Afin de remédier à ces éventualités, les «bibliothécaires du Web» oeuvrant au développement du projet Internet Archive se penchent depuis 2010 sur la question. Ils cherchent en fait à mettre sur pied une organisation ambitieuse voulant assurer la conservation des données du Web en offrant l’hébergement de données du domaine public mais aussi en gardant une copie périodique de millions de sites Web), et leur solution consiste à développer une archive des redirections proposées par les services de raccourcisseurs de liens. Toutefois, une telle initiative n’aurait généralement d’attrait que pour ceux qui font une recherche très poussée pour retrouver un lien.
Citation techno… Au sujet de Watson
«Il a beaucoup en commun avec un champion de Jeopardy! : Il est très
intelligent, très rapide, il parle avec une voix monotone et n’a
jamais connu le toucher d’une femme.»
Le champion de Jeopardy! Ken Jennings au sujet de Watson, le
superordinateur développé par IBM qui l’a battu la semaine dernière à
l’occasion d’un tournoi spécial. Comme Gary Kasparov au milieu des
années 1990, Jennings et son autre adversaire humain Brad Rutter se
sont battus contre un mégaprojet du géant informatique visant tant à
faire un coup d’éclat médiatique qu’à avancer la recherche en
intelligence artificielle.