Les chirurgiens utilisent l’implant cochléaire pour «remplacer toute l’oreille interne et permettre au nerf auditif de transmettre des signaux au cerveau à nouveau», explique le docteur Pierre Ferron. L’implant consiste en un appareil qui capte les sons ambiants et transmet des signaux électriques au nerf auditif. C’est la cochlée qui reçoit normalement le signal nerveux transmis au nerf auditif et qui transforme les vibrations transmises par le tympan et les osselets. Dans bien des cas de surdité profonde, la cochlée ne fonctionne plus, rendant alors inefficaces les appareils auditifs conventionnels.
Une seule oreille reçoit un implant cochléaire lors de l’intervention chirurgicale. «C’est suffisant pour bien entendre», explique le docteur Pierre Ferron. Les chirurgiens ne veulent pas prendre plus de risques, car «c’est une pratique complexe qui peut avoir des complications», ajoute-t-il.
L’implant cochléaire fonctionne grâce à un micro-ordinateur que le patient porte à l’oreille. Ce système capte les sons ambiants et les sélectionne à partir d’un logiciel programmé par les chirurgiens. «L’information captée est fort complexe et, pour que le patient puisse distinguer des sons, celle-ci doit être décodée et sélectionnée par ce logiciel», explique le docteur. Le rôle du micro-ordinateur est donc de transformer les sons en un signal FM qui est par la suite capté par un récepteur implanté dans l’os derrière le pavillon de l’oreille. Ce dernier transmet alors l’information au nerf auditif grâce à une série d’électrodes. Les signaux FM donnent, par la même occasion, le courant électrique dont le récepteur a besoin.
Un gain non négligeable
Les effets bénéfiques de l’implant sont relatifs et varient d’une personne à l’autre, selon ce qu’a écrit l’audiologiste Stéphane McDuff sur le site Web de l’Association des devenus sourds et des malentendants du Québec. Généralement, les patients arrivent à comprendre des mots ou des phrases sans avoir à lire sur les lèvres. Ils arrivent également à utiliser le téléphone. «C’est quand même bien quand on considère que certains n’ont jamais entendu de leur vie», souligne Pierre Ferron.
Au cours des prochaines années, cette technologie risque de faire encore parler d’elle. «Les microprocesseurs et les logiciels ne cessent d’évoluer», souligne le Dr Ferron. «D’ailleurs, les patients que l’on opère peuvent entendre de plus en plus clairement», témoigne-t-il. Celui-ci déclare également qu’il sera bientôt possible de pratiquer la chirurgie aux deux oreilles sans grand risque. Il est également prévu que le micro-ordinateur qui capte et traduit les sons puisse être implanté dans le crâne du patient, supprimant l’obligation de le porter à l’oreille.