Qui n’a jamais rêvé de serrer dans ses bras un être cher malgré la distance qui les sépare ? Grâce aux travaux d’un étudiant de l’Université Laval, cela pourrait être un jour possible par l’entremise de services de visioconférence, comme Skype ou Google Hangout.
Nicolo Pedemonte, nouvellement gradué au doctorat du département de robotique de l’Université Laval, s’est penché au cours de sa thèse sur la construction d’une main robotique permettant de serrer la main d’un utilisateur à distance à l’aide d’une interface informatique. À l’aide de cette nouvelle technologie, la technologie haptique, la communication devient alors encore plus réaliste.
Il a tout d’abord créé des interfaces informatiques à l’aide de logiciels pour reproduire le mouvement désiré. Puis, dans un second temps, il a mis au point une main robotique qu’il voulait sensible et réactive au toucher. Mais l’était-elle vraiment ? Ses lois de commande informatique étaient-elles valides ? Des vérifications s’imposaient.
Pour ce faire, il a réalisé différents tests; un test de contrôle de l’apprentissage de l’écriture à distance; un test pour vérifier la vitesse de fermeture des doigts et la force de serrage associée et un test d’identification de quatre objets de dureté différente (coton, mousse, balles antistress et de tennis).
« Les participants réussirent le [dernier] test et furent capables de distinguer les quatre objets », mentionne-t-il dans sa thèse. Les personnes qui ont testé la main robotique « ont pu se serrer la main à distance et ont commenté positivement l’expérience ». Lors du test d’écriture, il a démontré « qu’à l’aide d’un système de téléopération simple un enseignant pouvait enseigner à ses élèves à écrire plus rapidement et plus efficacement ».
En somme, il a mis au monde une authentique main robotique dotée d’une paume raide et forte ainsi que des doigts mobiles et rapides, capables de mimer une poignée de main à distance.
Ces travaux ouvrent de nouvelles perspectives en ce qui concerne la communication à distance. En 2001, par exemple, le professeur Jacques Marescaux opérait depuis New York une patiente du CHU de Strasbourg pour l’ablation d’une vésicule biliaire. Avec la nouvelle ère de la robotique, la réalité rattrapera bientôt la fiction, comme celle illustrée dans le film américain I, Robot.