Ce programme, regroupant sept universités canadiennes, a commencé mercredi dernier. Environ 2500 fumeurs et ex-fumeurs seront recrutés à Québec, Vancouver, Halifax, Toronto, Calgary, Hamilton et Ottawa afin de détecter précocement le cancer du poumon et d’améliorer le taux de survie à cette maladie, qui est la première cause de décès au Canada.
Une série de tests peu coûteux comprenant questionnaires, prises de sang et examens des capacités respiratoires permettra, dans un premier temps, d’identifier les individus à risque de développer un cancer du poumon. On cherchera donc à connaître l’historique familial de cancer du poumon, l’âge, la taille et les habitudes présentes et passées de tabagisme. Les sujets ayant plus de risques seront par la suite soumis à des examens plus précis soit une tomodensitométrie hélicoïdale, ou CT-SCAN, et une bronchoscopie. La première méthode utilise un scanner qui permet de mettre en évidence les tumeurs à l’aide de rayons X, une méthode beaucoup plus explicite que la radiographie habituelle. Quant à la bronchoscopie, elle consiste à insérer un tube dont l’extrémité est munie d’une caméra dans les bronches du sujet en passant par son nez ou sa bouche. Cette visualisation des bronches permet de détecter toute anomalie de l’appareil respiratoire, dont
les cancers.
Le dépistage précoce du cancer reste sans aucun doute la meilleure façon de réduire la mortalité de cette maladie qui tue plus de 20?000 Canadiens par année et près de 1,2 M de personnes dans le monde. «Ce dépistage précoce du cancer du poumon pourrait aboutir à un taux de survie de cinq ans de plus, de 70 % au lieu de 16 % actuellement, ce qui correspond à quatre fois le taux de succès sans intervention précoce», affirment Stephen Lam et Ming Tsao, chercheurs au BC Cancer Research Centre de Vancouver et à l’Université de Toronto respectivement.
Pour l’Université Laval, ce projet est une occasion de faire partie d’une grande étude pancanadienne et de montrer que l’hôpital Laval est un centre renommé. «Il s’agit d’une étude d’une grande importance en lien direct avec notre désignation de centre suprarégional en cancer du poumon. L’hôpital Laval est d’ailleurs le seul centre au Québec à participer à cette étude. Nous sommes donc fiers que notre expertise soit reconnue à la grandeur du Canada», souligne le Dr Simon Martel, pneumologue.
Cette initiative vise à développer un programme de dépistage du cancer qui s’installera dans le système de santé canadien de façon permanente. Ce programme s’appuie sur d’autres études internationales qui ont été effectuées auparavant, ce qui est financièrement avantageux pour l’Université Laval et les autres centres participants en ce qui concerne l’investissement en recherche.