Selon Dominique Soucy, l’objectif de Yunitee est «de trouver une façon d’utiliser le basket pour aider les gens dans le besoin et motiver les jeunes d’ici à faire du sport». Sa finalité est de réinjecter les profits des différentes activités de l’entreprise dans le financement de projets à l’international et de proposer des camps de basketball à prix abordables à Québec.
Il utilise ainsi les bénéfices de la vente de vêtements, de l’organisation d’une ligue estivale pour adultes et de la commercialisation du DVD Manipule jeu, sorti en 2006, pour permettre à des jeunes joueurs peu fortunés de participer à des camps de développement. «À me promener dans les camps, j’ai remarqué que c’est toujours les mêmes joueurs que l’on voyait et que c’était souvent les mieux nantis. Étant jeune, je n’avais pas beaucoup d’argent. Je me disais que je pouvais offrir des camps à prix modiques», explique-t-il.
En ce qui a trait à l’international, la première mission de l’entreprise a eu lieu en Ouganda en 2007. Un coup de cœur est à l’origine du choix de ce pays d’Afrique central par Dominique Soucy. «Il y a quatre ans, j’ai rencontré une chorale d’enfants qui venait de là-bas et qui faisait une tournée au Canada et aux États-Unis. Ils parlaient de la réalité de leur pays et ça m’a touché. Je suis allé avec ma femme là-bas, il y a deux ans, pour construire une maison», raconte l’ancien Lavallois.
Développer la qualité
L’aspect confidentiel du basketball est bien réel à Québec. Plutôt que de choisir la balle orange, les jeunes préfèreront se tourner vers le hockey ou le soccer. Cependant, beaucoup vont quand même pratiquer le basketball sporadiquement, puisque c’est un sport accessible et qui ne demande pas un équipement spécifique. Ainsi, le basketball est souvent considéré comme un loisir, ce que confirme Dominique Soucy. «C’est un sport très répandu. Il y a beaucoup de joueurs, mais peu de qualité au niveau de leur développement à long terme», analyse-t-il. C’est pour cette raison que lors des camps estivaux, il préfère travailler avec des petits groupes de 15 à 30 joueurs, dans le but de connaître chacun des participants et de les aider individuellement. Dominique Soucy a aussi voulu combler le manque d’offre de camps dans la ville de Québec à partir du secondaire 3, parce que le jeu y est «plus spécifique et plus technique».
Pour expliquer la vision de son entreprise, le joueur des Keb’s a repris une citation de Gandhi : «Nous devons être le changement que nous voulons voir dans le monde», représentant «toute l’essence de Yunitee». Par cette phrase, Dominique Soucy veut inculquer aux jeunes l’altruisme et le partage des talents. «C’est une phrase dont je veux que les jeunes se servent énormément. On doit se servir de nos talents personnels pour aider ceux qui sont dans le besoin», estime-t-il.
Un projet social
D’un point de vue économique, Yunitee ne permet pas à Dominique Soucy de s’enrichir. Son projet principal pour les cinq prochaines années n’est pas de faire de l’argent, mais de pousser la relève sociale de la ville de Québec en élaborant «des concepts pour impliquer de plus en plus les jeunes qui veulent s’investir dans leur milieu pour faire grandir le basket ici, mais aussi à l’international». Ainsi, des projets de coopération sont en cours pour réitérer l’expérience ougandaise en Haïti ou dans un autre pays africain.