Les années se suivent et se ressemblent pour le jeune kickboxeur Alexis Mompert. En effet, l’ancien étudiant en sciences de la consommation de l’Université Laval vient tout juste d’épingler un autre championnat du monde à son palmarès, un deuxième en autant d’années.
Le pire, c’est que le nouveau champion du monde en kick-boxing K-1 chez les 80 kilogrammes et moins de la World Kickboxing Union (WKU) aurait très bien pu ramener un second titre à la maison. Si ce n’avait pas été d’une décision partagée des juges pour son adversaire lors de la finale en full-contact, c’est non pas avec une, mais bien avec deux premières places qu’Alexis Mompert reviendrait de son périple londonien.
Malgré sa bonne humeur manifeste, on sent néanmoins l’athlète de 24 ans un peu amer de la situation. Car, selon lui et la majorité du public présent ce jour-là à l’hôtel Radisson Blu où avaient lieu les compétitions du 25 au 31 août dernier, ce match nul lui a été volé par les juges. « Je m’efforce tout de même de voir le bon côté de la médaille », affirme-t-il, avare de détails.
« J’en ai mangé des bonnes »
Les trois jours sur lesquels se sont étalées ses compétitions ont amené Alexis Mompert au bout de ses ressources à la fois physiques et psychologiques. En fait, le Martiniquais d’origine a été mis à l’épreuve dès son premier combat en K-1, une forme de kick-boxing dans laquelle les coups de pieds et de genoux en dessous de la ceinture sont permis.
« Mon adversaire, un Anglais dont je n’ai connu l’identité qu’à la toute dernière minute, possédait une boxe redoutable. Même si j’en ai mangé des bonnes, j’ai su me tenir à bonne distance et gérer mon combat intelligemment tout au long des trois rounds de trois minutes chacune », raconte Mompert. Résultat : vainqueur par décision unanime des juges.
Contrairement à son expérience victorieuse de l’année passée à la Coupe du monde de la World Kick-Boxing and Karate Council (WKC), l’athlète a pu compter sur la présence de quelques-uns de ses coéquipiers de l’Ali Combat Club à Londres. L’ambiance de franche camaraderie qui règne parmi eux lui a permis de mieux s’adapter au rythme effréné du tournoi. Cela a entre autres paru lors de sa deuxième journée de compétition au cours de laquelle il s’est battu à deux reprises en full-contact, une forme de kick-boxing qui, contrairement au K-1, ne permet pas de coups de genoux ni de coups en bas de la ceinture.
Quatorze ans plus tard, des retrouvailles
Mais ce n’était que de la petite bière comparativement à sa troisième et dernière journée de compétition où deux finales, une dans chaque style de kick-boxing, l’attendaient. Comme si ce n’était pas assez, Mompert a dû composer avec un imprévu de taille : son père.
« Quelle ne fut pas ma surprise de le voir débarquer pour ma toute dernière journée de compétition ! Cela faisait quatorze ans que je ne l’avais pas vu », avoue-t-il, encore sous le choc. À ses petits bobos et aux enjeux de la compétition est donc venu se rajouter le fardeau de ses émotions. Allait-il craquer sous la pression ?
En fait, la réponse à cette question appartient déjà à l’histoire.
Et la suite ?
Dans l’immédiat, Alexis Mompert compte panser ses blessures et reprendre la routine du métro-boulot-dodo. Diplômé de l’Université Laval depuis mai dernier en science de la consommation, il travaille depuis peu pour l’entreprise Pomerleau les Bateaux située à Saint-Catherine-de-la-Jacques-Cartier. « La conciliation entraînement-travail est plus difficile que celle entraînement-études », note-t-il au passage.
À plus long terme, le kickboxeur souhaite participer en 2016 aux World Combat Games. Organisés par le World Association of Kickboxing Organizations (WAKO), cet événement regroupe tous les continents, ce qui en fait en quelque sorte l’équivalent des Jeux olympiques dans plusieurs sports de combat et arts martiaux. « Toute ma préparation se fait en fonction de cet objectif. Voici pourquoi je m’entraîne et je concours chaque année ».
Alexis Mompert. N’oubliez pas ce nom. Vous en entendrez certainement reparler.
UN SPORT, PLUSIEURS FÉDÉRATIONS
World Kickboxing Union (WKU), World Kickboxing and Karate Council (WKC), World Association of Kickboxing Organizations (WAKO)… Le nombre de fédérations et d’organisations qui régissent le kick-boxing est pour le moins élevé. Pourquoi y en a-t-il tant ? Et comment les démêle-t-on entre elles ?
Comme en boxe anglaise, il n’existe pas une, mais plusieurs fédérations mondiales qui gèrent l’aspect compétitif du kick-boxing. Ces dernières se sont créées au fil du temps et des zones d’influences géographiques. Chacune s’occupe d’un certain nombre de disciplines différentes et accueille en son sein un certain nombre de nations adhérentes. Il est monnaie courante pour les fédérations d’organiser leurs propres championnats du monde.
La WAKO est reconnue comme étant la plus influente des fédérations de kick-boxing. Elle compte 118 nations affiliées sur cinq continents.