La jeune Canadienne Bianca Andreescu a fait s’écarquiller bien des yeux la semaine dernière lors de la Coupe Banque Nationale. À 17 ans seulement, elle a atteint la finale du double avec sa compatriote Carson Branstine, en plus de passer à quelques points d’une deuxième présence en quarts de finale d’un tournoi de la WTA. Celle qui a été éliminée par Lucie Hradecka au deuxième tour a prouvé qu’elle était la future vedette du tennis canadien.
Lors de son match de premier tour, mardi dernier, seulement une trentaine de personnes étaient dans les estrades. Dimanche, pour sa finale de double, quelques centaines de personnes sont restées après celle du simple pour encourager la première paire canadienne de l’histoire à atteindre le match ultime à Québec.
« Les gens ne la connaissaient pas à Québec. Maintenant, les gens la connaissent et ont déjà hâte de la revoir », lance le directeur du tournoi, Jack Hérisset, qui a eu l’occasion de discuter avec de nombreux amateurs au courant de la semaine.
Née à Mississauga de parents roumains, Andreescu a commencé à jouer au tennis en Roumanie à l’âge de sept ans, après avoir essayé de nombreux autres sports plus « locaux », comme la gymnastique et le soccer, pendant ses quelques années au pays de Nadia Comaneci.
Elle est ensuite revenue au Canada, où elle a joint le groupe des moins de 14 ans du Centre national d’entraînement de Toronto. C’est à ce moment qu’elle a pu exprimer son potentiel. En 2014, elle est devenue la troisième Canadienne à remporter le tournoi des moins de 14 ans le plus prestigieux au monde, les Petits As. Un an plus tard, à son premier tournoi professionnel en carrière, à Gatineau, elle s’est qualifiée pour la finale. L’année dernière, malgré une saison marquée par les blessures, elle a remporté son premier titre professionnel, à Gatineau, en plus d’atteindre le troisième rang mondial chez les juniors.
Dans la lignée d’Auger-Aliassime et de Shapovalov
À 17 ans, Bianca Andreescu fait partie d’un trio de jeunes Canadiens qui connaissent des débuts fracassants chez les professionnels, avec Denis Shapovalov et Félix Auger-Aliassime. Si les comparaisons avec les garçons sont nombreuses en raison de leur âge et de leur historique chez les juniors, la Canadienne essaie de ne pas entrer dans une compétition.
« Je ressens beaucoup d’attentes de la part des amateurs. J’essaie de ne pas me mettre de pression avec ça et faire mon propre parcours. Mon but est seulement d’être la meilleure personne possible », a-t-elle avoué peu avant le début de la Coupe Banque Nationale.
Depuis le début de l’année, ses performances tendent à le confirmer. L’adolescente a remporté deux championnats chez les professionnels, en plus de deux titres en Grand Chelem chez les juniors avec sa coéquipière Carson Branstine. Elle a aussi permis au Canada de retourner dans le groupe mondial 2 de la Fed Cup, avec sept victoires en huit matchs, dont une face à une joueuse du top 50.
Ensuite, à Wimbledon, son deuxième Grand Chelem chez les pros, elle s’est qualifiée pour le tableau principal. Quelques semaines plus tard, au tournoi de Washington, elle est devenue la première joueuse née en 2000 à battre une athlète du top 20 mondial, alors qu’elle a éliminé la 13e raquette mondiale Kristina Mladenovic pour se qualifier pour son premier quart de finale WTA.
Au terme de ces semaines remplies de succès, la Canadienne est la plus jeune joueuse du top 200, avec une 143e position le 14 août dernier. Elle avait pourtant débuté l’année au 293e échelon mondial.
« Je suis surprise de la vitesse à laquelle je progresse, confesse Andreescu. Pour être honnête, tout est possible. Il y a tellement de jeunes joueuses en ce moment, comme CiCi Bellis, qui font bien. Je veux faire autant qu’eux et même mieux. »