Cours ta réussite : la réussite, d’une foulée à l’autre

Pour une cinquième année consécutive, une vingtaine de jeunes à risque de décrochage scolaire bénéficieront du support et des conseils de mentors bénévoles dans le cadre du programme Cours ta réussite. Parmi ces derniers se trouvent de nombreux étudiants de l’Université Laval. Impact Campus s’est rendu au premier entraînement de l’année.

Dimanche 1er novembre au matin. C’est aujourd’hui que se met en branle la cinquième édition de Cours ta réussite. Pour les neuf prochains mois, vingt-deux jeunes maganés par la vie – lire toxicomanie, décrochage, immigration plus ou moins forcée — s’entraîneront afin de participer à l’une ou l’autre des épreuves du Marathon SSQ Lévis-Québec. Trois fois par semaine, ils enfileront leurs espadrilles afin de littéralement reprendre le chemin de la réussite scolaire.

Avouons-le, ce matin, ils ne l’ont pas facile. Dehors, le temps est gris et les dernières feuilles tombent des arbres, signe que l’hiver est à nos portes. Surtout, il tombe des cordes qui refroidiraient même les ardeurs des plus enthousiastes jovialistes de l’exercice. La cerise sur le sundae : nous sommes un lendemain d’Halloween et de changement d’heure. Traduction : ça prend de la motivation pour se lever.

Pourtant, à en croire l’afflux de gens au Centre Louis-Joliet à Limoilou, le « quartier général » de Cours ta réussite, la motivation n’est pas un problème. Peut-être est-ce l’excitation des nouvelles rencontres ? Car c’est ce matin que les jeunes coureurs rencontrent leurs mentors, des coureurs bénévoles qui les accompagneront d’une foulée à l’autre. Ce matin, ils sont près d’une trentaine. Du nombre, environ les trois quarts sont des étudiants de l’Université Laval.

Un projet pertinent

C’est le cas de Maude Rodrigue, étudiante de troisième année au baccalauréat en psychologie de l’Université Laval. Si elle donne généreusement de son temps, c’est parce qu’elle croit en la pertinence d’une telle initiative. « J’aime beaucoup l’aspect fixation d’objectif et empowerment du projet, spécifie-t-elle. Ça fait le pont avec plusieurs concepts dont on me parle dans mes cours. »

Même son de cloche en ce qui concerne Simon Auclair, étudiant de deuxième année au baccalauréat en orientation de l’Université Laval. « Cours ta réussite, c’est une occasion en or pour développer des compétences multidisciplinaires, mais surtout pour apprendre à se connaître par l’entremise de la réussite d’un défi considérable », analyse-t-il. Lui aussi établit des parallèles évidents entre la théorie qu’on lui enseigne et les objectifs poursuivis ici.

Alexandre Marceau, étudiant de troisième année au doctorat en médecine, y voit quant à lui une occasion de « s’aider soi-même en aidant quelqu’un ». Son ami Philippe, lui aussi en médecine, opine du bonnet. « C’est plus que du bénévolat. On laisse un héritage sous forme d’outils à la réussite », constate-t-il. Les deux professionnels de la santé en devenir sont unanimes : de telles « prescriptions », sous forme de projets sportifs à relever, devraient être monnaie courante.

L’heure des présentations

À 10 h pile, le gymnase dans lequel tout le monde s’entasse se tait. C’est l’heure des présentations. D’un côté, les « mentorés » sont dotés de dossards vert foncé. De l’autre, les mentors aux dossards jaune vif. Le but : que les « couleurs froides » aillent à la rencontre des « couleurs chaudes ». Pour ce faire, un entraînement de fractionné (course-marche) d’environ vingt minutes est au menu.

Pour l’instant, il y a plus de mentors (30) qu’il n’y a de jeunes (22), « ce qui n’était pas le cas des années précédentes » se réjouit Jordan Jaillet, le responsable des mentors. Or, le projet Cours ta réussite prévoit un rapport d’un mentor par candidat, « de manière à maximiser la relation d’aide ». C’est pourquoi, exceptionnellement, le mois de novembre sera une période de découverte, une sorte de « banc d’essai » qui mènera à un jumelage définitif.

« Ça nous fait un peu mal au cœur, même si c’est un beau problème », convient Jordan qui souligne la « qualité exceptionnelle » des candidatures reçues cette année.

Auteur / autrice

  • Maxime Bilodeau

    Journaliste (beaucoup), kinésiologue (un peu) ainsi qu’amateur de sports d’endurance (jamais assez), Maxime œuvre au sein d’Impact Campus depuis 2013. Le journaliste-bénévole qu’il était alors a ensuite dirigé les Sports pour, finalement, aboutir à la tête du pupitre Société, une entité regroupant les sections Sports, Sciences & technologies et International. Celui qu’on appelle affectueusement le « gârs des sports » collabore aussi à diverses publications à titre de pigiste. On peut le lire entre autres dans Vélo Mag, Espaces, et L’actualité.

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