Choisi par le Rouge et Or en avril dernier pour diriger l’équipe féminine de basketball, Guillaume Giroux a rapidement su inculquer sa vision à ses joueuses. Si bien qu’il s’est récemment permis de leur donner un nouvel objectif pour la saison : se qualifier pour le Championnat canadien. Portrait.
À sa première saison dans ses fonctions, Guillaume Giroux voit son équipe en position de créer une surprise de taille comme en témoignent ses cinq gains et trois revers. Incapable de terminer une saison avec une fiche gagnante depuis 2009-2010, elle démontre sa capacité à rivaliser avec n’importe quelle autre formation au pays. De quoi expliquer le changement d’objectif.
Au départ, rappelle le nouveau pilote du Rouge et Or, « on voulait sortir des bas-fonds. Je pense qu’on est sortis. Je pense qu’on va finir dans les deux ou trois premiers de notre section. Mais, on veut gagner les gros matchs aussi. Présentement, on les perd ».
Ces défaites ont toutes été subies contre les Martlets de l’Université McGill : une équipe pour qui il a œuvré comme entraîneur-adjoint de 2012 à 2015 et qu’il a aidé à remporter la médaille d’argent au dernier Championnat canadien présenté au PEPS.
« On est très satisfaits de notre début de saison. C’est la seule équipe au Canada qu’on n’a pas battue présentement. Le problème, c’est qu’elle dans notre ligue. Donc, il faut la battre. »
Celui qui a aussi mené l’équipe féminine des Nomades du Collège Montmorency en division 1 à sept titres nationaux entre 1999 et 2015 avoue qu’en début de saison, il ne s’attendait pas à voir le Rouge et Or dans le top 10 du classement du Sport interuniversitaire canadien.
Pourtant, c’est une place qu’elle occupe depuis le début de la saison et qu’elle parvient à conserver grâce à de bonnes performances.
« L’objectif, avec un nouveau groupe, c’est de s’apprivoiser et de voir ce que l’on peut faire. Évidemment, les objectifs ont évolué au fil du temps. Là, on veut aller au championnat canadien. On veut créer une surprise. On veut avoir du succès rapidement. »
De grands souliers à chausser
Malgré son impressionnante feuille de route, Guillaume Giroux, épaulé par Marie-Pascale Nadeau, François Patenaude et Justin Robert, a de grands souliers à chausser : sa prédecesseure, Linda Marquis, a été en poste durant 30 ans.
« L’idée, c’est d’amener mon identité et de travailler avec ce qui m’a amené ici. On a eu du succès avec les équipes que j’ai entraînées et on veut répéter ce même genre de succès ici », laisse savoir l’entraîneur-chef natif de Lachenaie.
Et cette identité, comment la décrirait Raphaëlle Côté, une joueuse en étant à sa troisième année d’éligibilité avec le club et ayant donc vécu la transition d’entraîneurs?
« On essaie d’avoir une identité défensive. Vraiment, on essaie d’être une équipe qui met beaucoup de pression. On est une petite équipe, donc il faut compenser quelque part d’autre en essayant d’être un petit peu tannantes, d’essayer de voler des balles. »
Toujours selon elle, Linda Marquis et Guillaume Giroux « sont deux personnes qui ont des personnalités totalement différentes. Guillaume est très intense. Il est très exigeant. [Le changement d’entraîneur-chef] a amené une dynamique différente dans l’équipe ».
Intensité exigée
Durant une partie du Rouge et Or, il n’est pas rare d’entre Guillaume Giroux crier « pression, pression! » jusque dans les gradins du PEPS. Raphaëlle Côté indique que « ça faisait quelques années que l’on ne se faisait pas crier dessus. Et là, Guillaume arrive et met de l’intensité. Disons qu’il est beaucoup plus vocal ».
« Ce n’est pas toujours le fun de se faire engueuler, mais je me dis que s’il le fait, c’est parce qu’il a confiance en son équipe. Il a confiance en la joueuse. Il a confiance à ce que l’on en donne plus encore », poursuit-elle.
Et, dépendamment de leur tempérament, les joueuses réagissent de différentes façons: « C’est sûr que c’est plus difficile pour certaines. Mais moi, ça m’aide à me pousser, à aller plus loin ».
Un autre signe comme quoi Guillaume Giroux repousse les limites.