Mélissa Roy : La meilleure défenseure au Canada

Au moment d’écrire ces lignes, l’équipe féminine de soccer du Rouge et Or était première au classement du Sport interuniversitaire canadien, et ce, pour une sixième semaine de suite. Derrière ce succès : de la constance et de la cohésion, certes. Mais, aussi, le rendement exceptionnel de la part de certaines étudiantes-athlètes, comme Mélissa Roy. Portrait.

« Le tout est plus grand que la somme de ses parties » : vous connaissez ? L’expression, qui remonterait à l’Antiquité, caractérise la pensée holistique, dans laquelle un phénomène est expliqué comme étant un ensemble d’éléments indivisibles les uns des autres. Exemple : cette équipe, disons l’équipe féminine de soccer du Rouge et Or, est souveraine à cause de la « chimie » qui lie chacune de ses membres. Autrement dit : le Rouge et Or n’est pas juste une collection de joueuses mises ensemble au hasard.

Tout ça pour dire qu’il est périlleux de brosser le portrait d’une étudiante-athlète du Rouge et Or. Surtout quand ladite équipe connaît succès par-dessus succès. Championnes nationales, victorieuses en soccer intérieur, premières au Canada depuis de nombreuses semaines : les filles du Rouge et Or collectionnent les honneurs depuis plus d’un an. Sans parler de leur série de matchs sans revers : 31 au total.

Pourtant, il y a une joueuse qui contredit la règle. Dont le rendement est tel qu’elle s’est value le titre de recrue de l’année au Canada en 2014. Puis celui moins officiel, mais tout aussi révélateur, de « pierre angulaire de la défensive du Rouge et Or ». Son nom : Mélissa Roy, défenseure latérale du Rouge et Or.

Son entraîneur-chef, Helder Duarte, le confirme : la joueuse de 22 ans a littéralement métamorphosé l’équipe depuis son arrivée l’année dernière. « C’est une joueuse exceptionnelle, très volontaire […] qui fait rejaillir son talent sur ses coéquipières », explique-t-il. Sa principale qualité ? Son intensité. « C’est simple, elle est toujours à 100 %, tant aux entraînements que lors des parties ! »

Une opinion partagée par David Desloges, entraîneur-chef de l’équipe féminine de soccer des Élans du Cégep de Garneau, qui l’a coachée lors de sa carrière collégiale. « Mélissa a des qualités athlétiques et techniques très développées pour son âge, en plus de posséder une compréhension affûtée du jeu. On l’utilisait à toutes les sauces, aussi bien à l’attaque qu’à la défensive, ce qui nous réglait bien des maux de tête », avoue-t-il. La preuve : Mélissa était capitaine des Élans lors de sa dernière saison, en 2013, alors que l’équipe a fini deuxième au Canada.

Qu’en pense la principale intéressée ? « C’est vrai que j’amène du rythme, de la fluidité au jeu », admet le numéro trois du Rouge et Or, avant d’immédiatement ajouter que ce sont « les filles avec lesquelles je joue actuellement » qui sont responsables de ses succès. « Je les connais depuis que j’ai 12-13 ans. On connaît les forces et faiblesses de chacune. » Humble dites-vous ? Helder Duarte est aussi de cet avis : « Ce que je trouve incroyable chez elle, c’est qu’elle pourrait voler la vedette, mais s’efforce de rester humble en dehors du terrain. »

Son talent et son éthique de travail ne passent pas inaperçus. Invitée l’été dernier à participer aux Universiades, en Corée du Sud, sous la bannière canadienne, elle s’aligne également avec le Dynamo, l’équipe semi-professionnelle de soccer de Québec. L’étudiante au baccalauréat en éducation au préscolaire et en enseignement au primaire ne s’en cache pas : elle « aimerait poursuivre son chemin » dans les grandes ligues et « n’écarte rien ». Selon Helder Duarte, Mélissa a « le potentiel pour intégrer l’Équipe canadienne si elle continue ainsi ».

Mais, pour l’instant, c’est vers un second titre national que le regard de Mélissa se porte. Premières au Québec et au Canada, les filles du Rouge et Or connaissent une excellente deuxième saison, et ce malgré la résistance qu’elles rencontrent de la part de leurs adversaires. « Elles nous attendent de pied ferme et nous laissent peu de chances, explique-t-elle. Qui plus est, nous tardons encore un peu à débloquer. Quand ça va arriver, par contre, nous ne serons plus atteignables. »

Tenez-vous-le pour dit.MelissaRoy---Infographie-Guillaume-Villemaire

Illustration : Guillaume Villemaire

Auteur / autrice

  • Maxime Bilodeau

    Journaliste (beaucoup), kinésiologue (un peu) ainsi qu’amateur de sports d’endurance (jamais assez), Maxime œuvre au sein d’Impact Campus depuis 2013. Le journaliste-bénévole qu’il était alors a ensuite dirigé les Sports pour, finalement, aboutir à la tête du pupitre Société, une entité regroupant les sections Sports, Sciences & technologies et International. Celui qu’on appelle affectueusement le « gârs des sports » collabore aussi à diverses publications à titre de pigiste. On peut le lire entre autres dans Vélo Mag, Espaces, et L’actualité.

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