Patinage de vitesse, études et Coupe du monde

Frôler les 60 km/h sur les anneaux de glace du monde entier tout en poursuivant son cursus universitaire. C’est le tour de force que les patineurs de vitesse longue piste et étudiants à l’Université Laval Laurent Dubreuil, Alexandre St-Jean et Noémie Fiset réalisent non sans un certain succès, si l’on en juge leurs résultats à l’occasion des premières coupes du monde de la saison.

Dans quoi les succès de ces virtuoses du patin longue lame prennent-ils racines ? Les sacrifices, répond de but en blanc Noémie Fiset, étudiante au baccalauréat en psychologie. « Il faut savoir choisir ses batailles. La clé est de bien gérer son temps, de bien équilibrer sa vie et de garder en tête ce qui importe le plus à long terme », explique celle qui est fraîchement revenue de Calgary médaillée de bronze au sprint par équipe.

Pour Alexandre St-Jean, étudiant en médecine, « une bonne relation avec ses professeurs, avec lesquels on demeure transparent », est le secret. Ça, et « le fait d’avoir des coéquipiers dans son sport, qui te rivalisent constamment et t’amènent à repousser tes limites », affirme celui qui voit en Mathieu Giroux, médaillé d’or aux Olympiques de Vancouver et diplômé en pharmacie, « un modèle dans sa réussite autant académique que sportive ».

Laurent Dubreuil abonde dans le même sens. Selon l’étudiant au baccalauréat en communication publique, le long et pénible apprentissage des rudiments du patinage de vitesse longue piste passe par l’apport des vétérans. Avec le physique, qui se travaille à l’entraînement, et le mental, qui présuppose une routine personnelle impeccable, ces trois aspects forment les grands piliers de l’excellence, soutient le jeune espoir olympique canadien.

Des grandes ambitions pour 2016

Les trois étudiants-patineurs originaires de la région de Québec ont connu beaucoup de succès en début de saison (voir encadré). C’est pourquoi ils envisagent leur futur, immédiat comme à long terme, avec optimisme.

Laurent veut « améliorer son 1000 m cette saison et à battre spécifiquement Pavel Kulizhnikov, un grand rival sur le 500 m ». En fait, le Lévisien de 23 ans ne souhaite rien de moins qu’« être le meilleur au monde et connaître une longue et heureuse carrière, d’au moins 10 ans encore ». Bref, un peu comme celle du son père, Robert Dubreuil, ancien patineur de vitesse longue piste élite qui a notamment pris part aux Jeux olympiques de 1992, à Albertville.

Alexandre souhaite quant à lui « faire le plus de top 10 possible sur les 500 m et 1000 m » cette saison. Un objectif tout à fait raisonnable si l’on se fie à sa médaille d’argent au 500 m réalisée vendredi dernier à Inzell, en Allemagne. À cette course, son coéquipier Laurent s’est classé quatrième, venant bien près de réaliser un triplé pour le Canada.

À plus long terme, le jeune homme de 22 ans désire « participer aux Jeux olympiques de 2018, en Corée », mais aussi devenir propriétaire d’un cabinet dentaire. Vite sur ses patins, le patineur de vitesse profite de cette porte grande ouverte sur l’avenir pour aborder le projet pilote d’un anneau de glace multifonctionnel à Québec. « Dans les prochaines années, je me vois compétitionner sur un anneau de glace couvert à Québec, chez moi », tranche-t-il.

À l’issue de leur première rencontre officielle la semaine dernière, le maire de Québec Régis Labeaume et le ministre libéral Jean-Yves Duclos se sont entendus pour procéder « rapidement » dans ce dossier évalué à 65 millions $.

Tailler sa place

Si certains flirteront assurément avec les premières places en 2016, ce n’est pas le cas de Noémie Fiset qui cherchera plutôt à « tout faire pour atteindre les circuits de la coupe du monde à titre de partante ». Celle pour qui le temps chez les juniors est révolu a surpris bien des observateurs en remportant le bronze au sprint par équipe, à Calgary, en novembre dernier. Pourtant, elle n’était présente là-bas qu’à titre de substitut.

« J’ai su la veille que j’allais faire la course, raconte-t-elle. J’y étais comme réserviste, pour que je réalise un peu à quoi ressemble l’ambiance d’une Coupe du monde, donc je n’étais pas supposée patiner. C’est arrivé, mais j’étais prête. »

La prochaine Coupe du monde de patinage de vitesse longue piste à laquelle le trio entend participer est celle d’Heenreveen, aux Pays-Bas, du 11 au 13 décembre. Ensuite, une longue pause d’un mois et demi est au programme jusqu’à la prochaine compétition internationale à Stavanger, en Norvège, du 29 au 31 janvier.

La saison 2016, jusqu’à maintenant

Laurent Dubreuil:

  • Au 500 m, médaille de bronze, à Salt Lake City, le 22 novembre.
  • Au 500 m (1/2), 4e position, à Inzell, le 4 décembre.
  • Au 500m (2/2), 9e position, à Inzell,  le 6 décembre.

Alexandre St-Jean:

  • Au sprint par équipe, avec Vincent De Haître et William Dutton, médaille d’or, à Salt Lake City, le 22 novembre.
  • Meilleur temps au 1000 m, le 5 décembre dernier, à Salt Lake City, 9e position, temps de 1 : 09,19 minutes.
  • Au 500 m (1/2), médaille d’argent, à Inzell, 4 décembre.
  • Au 1000 m, 9e position à Inzell, 5 décembre.
  • Au 500 m (2/2), 16e position à Inzell, 6 décembre.

Noémie Fiset:

  • Au sprint par équipe, avec Heather McLean et Marsha Hudey, médaille de bronze à Calgary, le 11 novembre, derrière le Japon et la Chine. Temps de 1 : 28,39 minutes.

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