Alors qu’on s’attendait à un match serré entre les deux meilleures équipes au pays, c’est toutefois le contraire qui s’est produit samedi après-midi lorsque le Rouge et Or a complètement dominé les Carabins de l’Université de Montréal. La troupe de Glen Constantin l’a emporté 22-0 devant 18 383 spectateurs, la quatrième meilleure foule de son histoire.
Avec cette victoire, le Rouge et Or s’assure presque du championnat de la saison et de l’avantage du terrain pour les deux premières rondes des séries éliminatoires, dont la finale de la Coupe Dunsmore. S’il n’y a pas de surprise, les deux équipes devraient se retrouver pour la troisième fois de la saison le 11 novembre prochain.
« On voulait jouer la Dunsmore ici et la seule manière de faire les choses était de s’assurer de faire un bon match. Dès le début de la semaine, on a mis l’accent là-dessus et on a travaillé beaucoup sur certains segments de jeux où il fallait s’améliorer », révèle Glen Constantin, visiblement très satisfait de la performance de ses troupes.
Signe de la solide rencontre disputée par les Lavallois, c’est la première fois depuis le 6 septembre 2014 qu’une équipe l’emporte par plus de six points lors des classiques duels entre les deux acteurs majeurs du football universitaire québécois. C’est également la première fois en plus de deux ans que le Rouge et Or l’emporte à domicile contre ses rivaux. Pis encore, les Carabins sont blanchis pour la première fois depuis 2002.
Amoah blessé
L’après-midi avait pourtant bien mal commencé pour la troupe de Glen Constantin. Déjà privé de Vincent Alarie-Tardif, le Rouge et Or a perdu les services d’un autre porteur de ballon, lorsque Christopher Amoah s’est blessé à la cheville gauche lors de la première séquence à l’attaque. Alexis Côté et Luca Perrier se sont partagé le travail pour la majorité de la rencontre, bien que l’offensive ait essentiellement été mise sur les épaules d’Hugo Richard.
Le quart-arrière de quatrième année a terminé la soirée avec un touché par la course et une passe de touché. Il a complété 17 de ses 31 tentatives de passe pour 120 verges, en plus d’en ajouter 46 par la course. Jonathan Breton-Robert et Simon Gingras-Gagnon ont inscrit les autres majeurs pour les Lavallois.
Le Rouge et Or peut toutefois dire merci à sa défensive et à ses unités spéciales pour la victoire. Bénéficiant de bons positionnements sur le terrain en raison de six interceptions et d’un botté bloqué, l’offensive a fait payer cher les erreurs des Carabins. Les trois séquences ayant mené à des touchés ont d’ailleurs débuté en territoire montréalais.
« Montréal n’a pas flanché en défensive, analyse le pilote lavallois. On a deux touchés sur des interceptions, donc ça nous a donné un terrain plus court. La défensive a connu tout un match et l’offensive en a fait juste assez et a bien géré le match. »
Ouellet et Betts égalent des records
Le demi défensif du Rouge et Or, Gabriel Ouellet, a quant à lui été la cible favorite des quarts-arrière des Carabins. L’étudiant en Kinésiologie a réalisé quatre des six interceptions de son équipe, en plus de passer à quelques cheveux d’en réaliser une cinquième. À vrai dire, il a capté autant de ballons que les receveurs de passe les plus prolifiques du côté des Carabins. Avec ce fait d’armes, il égale le record d’équipe, de conférence, mais également du U Sports. L’ex Rouge et Or, Maximilien Ducap, avait réalisé pareil exploit en 2010 contre Bishop’s.
« Je n’aurais pas pu demander mieux comme match, constate celui qui a pris une sérieuse option sur le titre de joueur défensif de la semaine au Québec. J’ai eu quelques plaqués et quelques ballons lancés vers moi qui n’étaient pas très précis, mais où j’étais en bonne position pour les jouer ».
De son côté, avec un sac du quart au deuxième engagement, Mathieu Betts a rejoint Vincent Desloges comme recordman pour le plus grand nombre de sacs en carrière pour un joueur du Rouge et Or avec 26,5.
« C’est exceptionnel », avoue l’entraîneur-chef à propos de celui qui a réalisé l’exploit en un peu plus de deux ans, contrairement à cinq pour Desloges. « C’est un grand talent. Le monde est chanceux de voir un athlète comme ça. Il ne devrait même pas être au Canada si l’on suit la tendance. »