Die-in contre la peine de mort

L’association étudiante Amnistie Internationale de l’Université Laval a organisé un die-in dans l’Atrium du pavillon Alphonse-Desjardins mercredi dernier. Une initiative ayant pour but de dénoncer la peine capitale en cette dixième Journée mondiale contre la peine de mort.

Raphaël Létourneau

Vers 11 h 45, un signal sonore fut entendu dans l’Atrium et une trentaine de personnes se sont couchées au sol, simulant la mort. De nombreuses affiches jon- chaient le sol sur lesquelles on pouvait lire, entre autres, « La peine de mort, ça finit toujours mal » slogan de cette campagne d’Amnistie Inter- nationale à travers le Canada. «En 2011,il y a plus de 20 pays qui ont commis des exécutions devant la justice. Parmi ces pays, il faut souligner les États-Unis qui ont commis 43 exécutions », dénonce Sabrina Zouaghi, coordonnatrice de l’association Amnistie inter- nationale à l’Université Laval. L’association serait surprise de voir un retour de la peine capitale au Canada, mais reste vigilante. « Avec le débat qui a été soulevé à propos de l’avortement, c’est un peu inquiétant. Mais si l’on regarde la justice, il y a toujours la Constitution et la Charte des droits et libertés pour nous protéger. Par contre, il y a une règle de droit qui permet de déroger au droit à la vie dans certaines mesures exceptionnelles. Je crois presque impossible qu’ils ( les Conservateurs ) soient capables de justifier la peine de mort. Il ne faut quand même pas prendre ça pour acquis et continuer à militer », affirme Mme Zouaghi.

Des pétitions pour sauver de la mort

Les participants à cet événe- ment ont profité de l’attention des passants pour faire signer diverses pétitions demandant le rapatriement de détenus canadiens risquant la mort à l’étranger. Hamid Ghassemi-Shall, un homme de nationalité irano-canadienne, est un cas particulier. « Il détient la nationalité canadienne et est emprisonné en Iran pour espionnage. Mais c’est sûr qu’avec le Canada qui a rompu ses relations avec l’Iran dernièrement, son cas est plus délicat. Le gouvernement Harper ne semble pas prendre d’initiative pour l’aider», précise la coordonnatrice de l’association.

Moins de visibilité que prévu

Initialement, l’événement devait aussi se tenir à la Place Laurier, mais l’organisation a dû se ressaisir après un refus de dernière minute. « Du côté de la sécurité, c’était super, mais du côté de l’administration, on a attendu plus d’une semaine et on a eu la réponse hier comme quoi ils refusaient qu’on tienne l’événement pour des raisons politiques», s’étonne Sabrina Zouaghi. Le faible achalandage dans l’Atrium a aussi nui à la visibilité. « On est un peu déçu, parce que d’habitude il y a plus de gens qui bougent et c’était assez calme aujourd’hui. C’était une première expé- rience, alors on va poursuivre dans l’élan et s’améliorer», confie Sabrina Zouaghi qui promet une diversité d’actions à venir pour la même cause.

 

 

Consulter le magazine