Quand le crédit est source d’angoisse

Lorsque vient le temps de consulter son compte bancaire, le stress commence à envahir Julie-Pier Audet. Depuis quelques mois, l’étudiante en esthétique dans la région de Québec n’est tout simplement pas en mesure de rembourser le solde de sa carte de crédit, faute d’argent. Bien qu’elle n’envisage pas résorber sa dette prochainement, sa problématique jette tout de même un regard sur les aléas de l’utilisation du crédit.

Par Andréi Audet, journaliste multimédia

Si ce n’était pas de l’aide financière que ses parents lui apportent, la jeune femme de 20 ans ne croit pas qu’elle serait capable de mener un train de vie décent. Cosméticienne à temps partiel dans une pharmacie, son salaire n’est pas suffisamment élevé pour payer à la fois son loyer, son automobile et ses frais de scolarité.

« Même si je n’avais aucune dette liée à ma carte de crédit et que j’utilisais ma paie pour mes dépenses plus courantes comme l’épicerie, ça serait impossible. Je suis très chanceuse de pouvoir compter sur mes parents, d’autant plus qu’ils ne sont pas obligés de le faire. »

Aimant beaucoup magasiner, Julie-Pier n’a pas peur de dire qu’elle dépense régulièrement de manière compulsive, sans trop penser aux conséquences que cette mauvaise habitude a sur ses finances personnelles.

« Je suis une personne impulsive de nature. J’ai une relation malsaine avec l’argent où je ressens le besoin de dépenser. »

Ses problèmes face à sa situation financière l’angoissent énormément, et le fait qu’elle ait du mal à voir la lumière au bout du tunnel lui ronge de l’énergie.

« Comme je n’ai pas les sous pour rembourser ma carte de crédit, je paie de l’intérêt, donc le solde ne fait qu’augmenter, il ne descend presque jamais. Ce n’est pas plaisant, ça me stresse. »

Sachant qu’il existe des astuces pour éviter les folles dépenses, dont l’élaboration d’un budget, Julie-Pier aurait aimé être sensibilisée aux risques du crédit.

« Je trouve qu’on manque d’éducation sur tout ce qui est du crédit. La première carte qu’on a, on veut un peu tout dépenser dessus, car on croit avoir de l’argent de plus. À la place de nous apprendre le théorème de Pythagore à l’école, il pourrait être plus intéressant de nous montrer en quoi consistent les impôts. »

Une fois sa dette derrière elle, Julie-Pier se promet d’alléger le fardeau financier qui repose sur ses parents.

« En me mettant à économiser, je vais pouvoir participer plus aux dépenses. Ça reste une fierté de payer ses choses ».

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