La Vulnérabilité au coeur de la démarche artistique

En partenariat avec la Maison de la Littérature, la Communauté de recherche interdisciplinaire sur la vulnérabilité (CRIV) de l’Université Laval proposait gratuitement une soirée de lecture intitulée « (Re)naissances » le 6 novembre dernier.

Par Jessica Dufour, journaliste collaboratrice

Se sont produits sur scène Thierry Belleguic, Geneviève Boudreau, Alycia Dufour (du collectif Ramen), Gabrielle Ferron, Valérie Forgues, Janie Giard, Thomas Langlois, Marie- Josée Lépine, Mathieu Simoneau et Rosalie Trudel. Ils étaient accompagnés à la guitare par le très talentueux Frédéric Dufour. Avec sa musique, un complément fort agréable aux lectures, il a su créer une ambiance adaptée au style de chacun des artistes. Une indéniable complicité s’est installée entre musicien et lecteurs qui se laissaient le temps de s’ajuster entre chaque prestation.

Parmi les thèmes abordés : la parentalité, l’art, les conflits internes. À travers eux, la vulnérabilité s’est vue décortiquée, scrutée, déclinée. La démarche de chacun des lecteurs semblait s’inscrire dans cette approche. Certains ont poussé le concept en choisissant des textes inédits ou qu’ils jugeaient imparfaits.

Au cours de la soirée, ils se sont tour à tour exposés sur scène devant la vingtaine de spectateurs présents, qui ont pu apprécier des textes de genres variés : slam, poésie, théâtre et nouvelles. Ont également été soulevées d’intéressantes questions sur l’écriture et sur la place qu’elle devrait prendre dans la vie d’un auteur, et plus précisément en opposition avec la maternité, qui peut parfois être perçue comme un obstacleà l’écriture. Des lectures, donc, qui portaient à réfléchir sur des questions bien actuelles et sur le rapport que chacun entretient avec sa propre vulnérabilité.

Sujet large et applicable à d’innombrables situations, il est l’un des plus récurrents dans l’expérience humaine. En
parallèle, l’acte créateur exige d’aller puiser dans ce que l’artiste a de plus personnel, de plus sensible. Le fait même de déclamer son propre texte sur scène et d’assister à la réception du public met l’artiste en position de vulnérabilité. Impossible, donc, d’aborder ce sujet sans parler de courage, puisqu’il en faut pour exposer ses travers, ses maux ou pour creuser des tabous.

La CRIV est composée d’une soixantaine de membres de disciplines variées allant des arts à la médecine. À ne pas confondre avec le Centre de recherche et d’innovation sur les végétaux qui porte le même acronyme, il s’agit d’un groupe ouvert ayant comme mission, entre autres, de réfléchir sur la vulnérabilité, de sensibiliser et d’intervenir sur le terrain. Le groupe organise régulièrement des ateliers, des conférences et des soirées. Thierry Belleguic, enseignant et chercheur au Département de littérature, théâtre et cinéma, en est responsable. Parmi ses membres, on compte des auteurs comme Geneviève Boudreau et le très prolifique Jean Désy, tous deux
présents à la Nuit de la poésie en octobre dernier.

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