Alex Harvey ne laisse rien au hasard

À l’approche des Jeux olympiques de PyeongChang, Alex Harvey refuse de mettre tous ses œufs dans le même panier. Parallèlement à sa préparation, il poursuit son cheminement à l’Université Laval pour ainsi se diriger vers une carrière d’avocat.

La présentation des finales de la Coupe du monde de ski de fond à Québec en mars dernier s’est avérée être l’occasion idéale pour plusieurs amateurs de sports de voir à l’œuvre l’athlète natif de Saint-Ferréol-les-Neiges. Carburant à la pression, celui-ci a profité de cette compétition pour livrer d’époustouflantes performances et compléter sa saison sur une belle note.

Derrière cette facette de fier compétiteur se cache un passionné du droit. Depuis aussi longtemps qu’il se souvienne, il se fascine pour les histoires racontées par des amis de sa famille exerçant un métier dans ce domaine. Il était donc logique pour lui d’aller vers ce programme d’études lorsqu’il a entamé son parcours universitaire en 2008.

« J’ai toujours aimé argumenter. J’aime jouer à être l’avocat du diable. Souvent, je prends juste le point de vue opposé de l’interlocuteur. Quand j’étais jeune, mes parents disaient que j’aimais ça m’obstiner beaucoup », rigole-t-il.

L’adepte du ski de fond confie que la transition vers sa future profession pourrait se faire assez rapidement. Même s’il peut espérer connaître du succès sur les pistes durant encore un certain temps, les sacrifices commencent à peser lourd dans la balance.

« Ce qui est difficile, c’est d’être sur la route pendant de très longues périodes sans revenir à la maison, donc tu es loin de tes proches. La décision, ça ne sera pas nécessairement mon corps qui va me dire d’arrêter. C’est juste qu’à un moment donné tu veux passer à autre chose. »

Des cours sur deux continents

En avançant actuellement à un rythme d’un cours à chaque session d’été et un autre à celles d’automne, le principal intéressé est en voie de terminer son baccalauréat dans quatre ans. Il considère tout de même l’option de tourner la page avant la fin de cette période.

« À deux par année, ça pourrait être encore quatre ans, mais je ne pense pas que je vais continuer à skier encore quatre ans. Quand je vais avoir terminé, je pourrai donner un coup et tout boucler ça en un an ou même peut-être en un peu moins. »

Le fondeur de 28 ans assure que d’avancer à un tel rythme lui convient bien. Étant donné qu’il vit en Europe quelques mois par année à partir de celui de novembre, il doit y réaliser certains examens. Pour l’instant, des ententes entre l’Université Laval et la Faculté de droit de l’Université de Zurich lui permettent de commencer des cours à Québec et de les terminer sur le Vieux Continent.

Or, il ne pourrait probablement plus profiter d’une telle liberté en entrant à l’École du Barreau où il souhaite éventuellement être admis. En ce sens, il ne serait pas préférable pour lui de compléter les huit cours le séparant de l’obtention de son diplôme avant d’accrocher ses skis.

Un complément à l’entraînement

Peu importe à quel âge, jumeler le sport et les études vient avec ses bienfaits. Parole d’Alex Harvey, lorsqu’on aspire à une place sur le podium aux Jeux olympiques, la situation ne change pas. Il peut même s’agir d’un heureux mélange.

L’étudiant au Baccalauréat en droit à l’Université Laval se plait dans la piste qu’il a décidé d’emprunter il y a maintenant neuf ans. En Europe, les cours ne font pas que le préparer pour son après-carrière. Ils lui changent aussi les idées entre deux séances d’entraînement.

« C’est quelque chose qui fonctionne bien pour moi. Ça me permet de décrocher un peu de l’entraînement. Une heure ou deux par jour pour étudier et faire des lectures, je pense que ça me rend un meilleur skieur », estime celui qui connaît les meilleurs moments de sa carrière.

Questionné sur ce qui pourrait faciliter la vie des athlètes qui, comme lui, ne font pas partie du Rouge et Or, il est convaincu d’une chose. Il serait avantageux que l’offre de cours à distance soit bonifiée. Les demandes d’exemption ne seraient alors plus nécessaires. Malgré tout, il se dit pleinement satisfait de la manière dont se déroule son parcours.

« Je considère que j’ai vraiment été choyé depuis que j’ai commencé en 2008. Ça fait assez longtemps, donc j’aurais eu le temps de faire deux ou trois bacs dans ces neuf ans-là, mais, en même temps, l’expérience que je vis en tant qu’athlète va pouvoir me servir plus tard aussi. »

En vue des Jeux olympiques présentés en Corée du Sud en février prochain, Alex Harvey s’entraîne sur une base régulière au Mont-Saint-Anne. Dans les prochaines semaines, il participera également à différents camps de l’équipe canadienne.

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