Critique CD : Le choix de l’embarras de David Marin

Il aura fallu six ans à l’auteur-compositeur-interprète David Marin pour sortir un deuxième album, Le choix de l’embarras. Entre le folk, la pop, le country et la poésie, David Marin chante la vie quotidienne avec sa langue déliée et créative. Marin a fait pas mal tous les festivals et a joué sur toutes les scènes de la province. Pourtant, son nom reste peu connu. Avec ce nouvel album, il réussira sûrement à ratisser un public plus large.

Comme avec son premier album À côté d’la track, Louis-Jean Cormier signe la réalisation, avec l’aide de Pierre Fortin. Ces deux noms, forts de leur renommée, aideront peut-être à faire remarquer Marin auprès du public. Du moins, l’opus, avec ses chansons format radio – entre 2 minutes 15 et 3 minutes 45 —, s’écoute en une bouchée, cohérent dans sa signature sonore, alternant les pièces plus lentes et les plus rythmées.

Avec Le choix de l’embarras, on comprend l’importance des jeux de mots dans l’œuvre de Marin. Est-ce à cause de son passage au sein de l’équipe des spectacles des Douze hommes rapaillés rendant hommage à Gaston Miron que Marin maîtrise autant la langue? En tout cas, ça sied très bien sa musique. « Tout ce qui tombe à l’eau/Tout ce qui tombe à l’automne » dans Le vent vire ou encore « Veux-tu m’aider/Veux-tu mes dépendances » dans Mes dépendances prouvent les jeux riches de sonorité qui s’amalgame si bien au grain particulier de la voix de David Marin, entre celle de Daniel Boucher et de Fred Pellerin, avec un peu d’Éric Goulet.

On retrouve aussi la crudité de Richard Desjardins, avec la présence de sacre et de petites vulgarités du quotidien (« enculer l’heure » dans Le vent vire ou « Et je l’avoue je m’en câlisse un peu de toutes ces sales histoires » dans Cobaye).

Avant-dernière pièce, le seul duo de l’album est avec une de ses filles, Éliane, dont la voix enfantine fait sourire toutes les horloges biologiques de ce monde.

David Marin n’innove pas, ne réinvente rien non plus musicalement avec Le choix de l’embarras, mais réussi très bien dans cette pop-folk aux textes magnifiques.

3/5
Marie-Ève Muller

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