Le Service de sécurité et de prévention de l’Université Laval (SSP) qui a fait campagne, les 7 et 8 novembre dernier, pour sensibiliser les étudiants au vol d’appareils électroniques et d’identité, est critiqué par des étudiants qui ont été victimes de vol. Si on félicite le travail fait en amont, ce qui est réalisé en aval serait insuffisant.
Utilisez-vous la fonction mot de passe sur vos appareils électroniques? Connaissez-vous les moyens de protéger vos données personnelles en cas de vol? Selon Motorola et Forester, près de 40% des utilisateurs inscrivent des données personnelles de nature sensible sur leurs appareils électroniques.
C’est devant la hausse très rapide d’utilisation de ces appareils électroniques, que le SSP a décidé de commencer à faire campagne afin de prévenir les vols. Ce sont souvent les gens qui manquent de prudence qui vont se faire voler leurs appareils. Les vols d’appareils peuvent éventuellement se transformer en vol d’identité, grâce aux informations qui se cachent dans la mémoire des appareils.
Le SSP et le Bureau de la sécurité de l’information (BSI) travaillent conjointement afin de prévenir le vol d’identité sur le Campus de l’Université Laval.
La constable Catherine Viel, du Service de police de la ville de Québec (SPVQ), explique que les vols d’identité sont l’objet d’entre 50 et 100 plaintes par année. «Il s’agit, en moyenne d’une plainte de ce type par semaine», explique-t-elle dans un document fourni à Impact Campus.
Le SSP donne de nombreuses informations sur leur site Internet, concernant ce phénomène en plein essor. On conseille aux étudiants de noter le numéro d’IMEI, situé sous la batterie des téléphones intelligents et, advenant le vol de l’appareil, de l’envoyer à leur compagnie de téléphonie afin de le placer sur une «liste noire» et d’en empêcher l’utilisation.
Cas de vols à l’UL
Annick Gaudreault, ancienne étudiante en communication publique, s’est fait dépouiller d’un iPad corporatif contenant des informations importantes. «Nous n’avions pas activé le iCloud ni la balise GPS. On n’a vraiment pas été prudents». Mme Gaudreault estime que le SSP n’a pas été d’une grande aide au moment du vol. «Ils se sont simplement dissociés de ça et nous ont dit de déclarer le vol à la police de Québec.»
Du côté du SPVQ, les vols de moins de 2 000 dollars font objet d’un rapport au même titre que les milliers d’autres vols de tout genre.
Un étudiant en étude international et langues modernes garde un souvenir amer du vol de son ordinateur portable lors du Show de la Rentrée 2013. Il explique que le SSP ne «pouvait rien faire», parce que c’était au pub, qui n’est pas sous leur juridiction. On lui aurait également dit que «ça ne vaudrait pas la peine de regarder les caméras de sécurité», étant donné qu’il y avait trop de monde ce soir-là. «Autant dire qu’ils ne sont là que pour faire une belle façade de sécurité», termine-t-il.
De côté du SSP, Andrée-Anne Stewart, agente de communication, indique que l’organisation travaille en équipe avec la police de Québec.
En réponse aux critiques des étudiants quant à l’utilité du Service de sécurité et de prévention, Mme Stewart rappelle que le SSP travaille surtout en amont, en prévention. Elle rappelle également que «le campus de l’Université Laval est un lieu très très sécuritaire. Les vols y sont peu nombreux. L’UL a d’ailleurs été classé parmi les premiers dans un sondage concernant la sécurité des différents campus.»
«Le SSP utilise des outils pour localiser les appareils qui sont volés, donc il y a vraiment un travail qui est fait quand il y a quelqu’un qui se présente avec une plainte de vol», termine Mme Stewart.
Le vol d’identité
Le vol d’identité est grave et peut occasionner de nombreux maux de tête à celui qui en sera victime. « À partir de nos renseignements nominatifs; nom, adresse, numéro de téléphone, numéro de permis de conduire, numéro d’assurance sociale, numéro de carte de crédit, numéro de compte de banque, etc. Les fraudeurs vont recréer votre identité pour se procurer des biens ou pour faire des demandes de crédits », peut-on lire dans un document fourni par le SPVQ.
« Selon des spécialistes qui ont parlé avec nos enquêteurs, une personne victime d’un vol d’identité est un problème qui peut représenter environ 400 heures de «trouble» pour réussir à ramener sa situation à la normale », continue le document d’information de la police.
Conseil :
– Verrouillez vos appareils électroniques à l’aide d’un mot de passe
– Ne pas laisser vos appareils en public sans surveillance
– Détruire les documents contenant des informations sensibles à l’aide d’une déchiqueteuse