L’empreinte d’un vécu

La toute première exposition de la jeune artiste Éloïse Plamondon-Pagé, Marge, est présentée à la Salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins de l’Université Laval jusqu’au 22 novembre prochain.

Ann-Julie Nadeau

Concrètement, l’exposition contient trois œuvres tridimensionnelles présentées sous forme de photographies numériques et techniques d’estampe. Démontrant des visages, en gros plan, de personnes âgées, les œuvres sont suspendues et superposées dans l’espace. Cette disposition crée ainsi des impressions de transparence, de flou, selon l’endroit où on se place par rapport aux œuvres.

Contrairement à des expositions plus « statiques », celle-ci demande de se déplacer autour pour en observer les nuances. Chaque photographie placée une derrière l’autre, ces vieux visages, deviennent plus ou moins distincts, créant un certain aspect fantomatique accentué par le balancement très lent de leur suspension.

Selon le communiqué officiel, l’artiste s’intéresse aux effets du temps sur la vie humaine, « le corps comme vestige d’un vécu ». En effet, la jonction des impressions physiques des œuvres aux portraits en soi renvoie clairement à une réflexion sur la mémoire, l’oubli, la disparition.

Le choix des médiums dans sa disposition spatiale est un aspect fortement symbolique. Il est intéressant de se déplacer dans l’œuvre pour ressentir les impressions que ces vieux personnages, nommés respectivement Lise, Roland et Raoul, nous communiquent.

Éloîse Plamondon-Pagé aborde un thème universel qui s’inscrit parmi les grandes peurs de sa génération : la vieillesse. Marge expose une certaine vérité dans sa démonstration de la détérioration du corps humain dans ses portraits : l’empreinte d’un vécu, certes, mais aussi l’approche de la mort, imminente.

Cette première proposition de l’artiste en Arts visuels et médiatiques à l’Université Laval démontre un savoir-faire multidisciplinaire prometteur. Son idée, à peine exploitée, mériterait d’aller davantage en profondeur. Bref, on en veut plus!

 

Éloïse Plamondon-Pagé vit et étudie à Québec depuis 2006. Terminant actuellement son baccalauréat en Arts visuels et médiatiques à l’Université Laval, elle a participé à plusieurs expositions collectives réunissant des artistes de la relève. En 2013, Éloïse fut récipiendaire du Prix du Centre des arts et fibres du Québec remis par Diagonale, du Prix Engramme- Concours finissants, et a également remporté le Prix du Bureau de la vie étudiante pour ses œuvres Vision et Roland. Dès l’hiver, elle se consacrera à ses projets de résidence de création et de perfectionnement chez Engramme à Québec et chez Diagonale à Montréal, avant d’entreprendre un projet d’études supérieures en arts visuels.

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