Il était une fois une végétalienne…

Âgée de 25 ans, Jessika Pickford s’est initiée au végétalisme à l’été 2002, lors d’un voyage en solitaire dans l’Ouest Canadien. «J’étais toute seule et j’ai commencé à lire sur le végétarisme, j’ai lu des essais sur l’industrialisation de l’agriculture, j’ai vu et lu des enquêtes sur ce qui se passait dans les abattoirs… et ça m’a vraiment dégoûtée, se rappelle-t-elle. Je voyais la souffrance, les bœufs saignés à mort… Je trouvais que le niveau d’humanité était très bas.»

C’est ce dégoût et le manque de sous qui sont à la base du végétalisme pour Jessika Pickford. «Je n’avais pas vraiment d’argent pour acheter du lait ou de la viande au cégep, se remémore-t-elle. Puis j’ai déménagé et du jour au lendemain, j’ai décidé que tant qu’à être végétarienne, ça valait peut-être la peine que j’essaie le végétalisme.»

Pour y parvenir, la jeune étudiante s’est renseignée grâce à différents sites Internet et a lu et relu une dizaine de bouquins sur le sujet. Elle y a trouvé des outils d’information qui fournissent des recettes, des trucs et astuces pour se nourrir convenablement, sans outrepasser ses valeurs. «Il y a plein d’aliments végétaliens dans les épiceries, confirme-t-elle. Du tofu, des substituts d’œufs pour faire des gâteaux ou des brownies, du fromage sans lait, du lait de soja, du poulet végé, des saucisses au tofu… mais ça c’est moins bon !», lance-t-elle en riant.

Réaction des pairs
L’environnement immédiat de Jessika Pickford a aussi été touché à la suite de sa grande décision. Sa famille, ses amis et son copain, avec qui elle partage son appartement, ne sont majoritairement pas végétaliens. «On sent la pression sociale… c’est difficile, avoue-t-elle. Mais maintenant, les gens le savent que je suis végétalienne et me respectent. Je ne suis plus gênée d’arriver avec mon plat lors de soupers de famille ou d’arriver avec des boulettes végés lors d’un BBQ.»

Jessika Pickford jouit même de l’encouragement de sa mère, sous certaines réserves toutefois : «Ma mère m’appuie, me respecte, mais m’achale pour que j’aille passer des prises de sang chaque année pour voir si j’ai tout ce qu’il faut pour être en santé.» La jeune femme a de quoi être fière : depuis sept ans, elle a tout ce qu’il faut. Pas de carence. Elle est en parfaite santé.

Sensibiliser les autres
Selon l’étudiante, la lutte contre la surexploitation des animaux dans le commerce de l’alimentation est un combat qui se vit au jour le jour. «J’aimerais ça, des fois, être capable de manifester et de crier pour que les gens comprennent ma vision, dit-elle. Mais je n’aime pas la confrontation… j’aime mieux en parler un peu aux gens qui m’entourent ou signer des pétitions sur Internet. Si je convaincs une personne de devenir végé, c’est 50 poulets par an qui sont sauvés!»

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