Après un récent succès sur la scène québécoise et internationale, Monogrenade revient en force, et en douceur, avec son deuxième album intitulé Composite. Entrevue avec Jean-Michel Pigeon.
Dominic Simard
Le concept de l’album Composite était-il préétabli avant qu’il ne soit composé? Aviez-vous le rétrofuturisme en tête à la base?
Jean-Michel explique qu’il n’y avait absolument rien de pensé avant d’avoir composé. Le concept s’est imposé à mi-chemin, mais la direction musicale était claire. Beaucoup de synthétiseurs munis de sons rétro et futuristes étaient dans la ligne de mire. « À mi-chemin aussi, les textes se sont placés. Ça parle beaucoup des styles de personnalités et des rapports humains. Ça s’est fait tout seul. » Il a aussi partagé la provenance du concept de l’album précédant en disant que « le principe avec Tantale et la méduse avait un lien avec cette espèce de bibitte et ses tentacules. La construction de l’album, qui venait d’un peu partout, nous faisait penser à cette bibitte.
Composite possède énormément de profondeur et une bonne quantité d’instruments distincts. Comment se passe la transposition de ces performances studio sur scène?
« Il y a beaucoup de mélanges difficiles et de textures différentes. Le drum est super fort en volume tandis que moi, je ne chante pas vraiment fort. En plus, il y a les cordes, les synthétiseurs et la grosse basse. Pour un soundman, c’est vraiment un défi. C’est un beau casse-tête, mais on s’arrange toujours bien. On essaie aussi de ne pas jouer intégralement les versions studio des chansons. C’est poche un band qui joue exactement comme sur l’album. Avec l’expérience qu’on a eue avec Tantale, je crois que les détails techniques se sont beaucoup améliorés.
Malgré votre succès sur la scène québécoise et internationale, comment expliques-tu que certaines radios commerciales soient encore réticentes à l’égard de certains groupes accessibles et émergents comme Monogrenade?
« Je pense qu’il y a quelque chose qui va se passer dans les prochaines années. Le monde écoute la même chose à la radio depuis très longtemps. Je vois ça plus comme un réseau de personnes, des programmateurs ou des diffuseurs par exemple. Prenons exemple sur les albums de Peter Peter ou Jimmy Hunt. Ils ont fait quelque chose de super bien, mais les radios ne sont pas encore rendues là. Il n’y a plus de mandats culturels au Québec. C’est juste de la politique. Ce n’est pas basé sur l’art, mais c’est basé sur les noms. »
Crédit photo : Sarah Booth