Critique cinéma 1987 : L’adolescence au temps des cheveux crêpés

Bien que l’automne s’annonce palpitant du point de vue cinématographique, permettez-moi de faire un retour sur l’un des films chouchou de l’été, 1987, encore à l’affiche à Québec. Le quatrième long-métrage du réalisateur Ricardo Trogi mérite d’être souligné : après ses douze premiers jours en salle, le film avait récolté plus d’un million de dollars au Box Office.

Ann-Julie Nadeau

1987 Je n’avais pas vu 1981, le précédent film à caractère autobiographique de Trogi. Tant pis, j’ai été rapidement charmée par l’univers du réalisateur incarné par le naturel Jean-Carl Boucher. La  structure narrative est simple. On entre dans le monde ingrat de l’adolescence, l’heure des premières fois et des plus grosses imbécillités. C’est bien le cas du personnage principal qui, à l’aube  d’une entrée plus qu’angoissante au cégep, fait du trafic de radios volées son emploi d’été.

Comme atmosphère, on y va à fond avec les pastiches de la culture populaire québécoise des années 80. Et ça marche ! Ricardo Trogi a su rassembler les symboles de la ville de Québec, lieux et  musique compris. Il aurait été facile de plonger dans les clichés, mais les apparitions de cheveux crêpés et les chansons de Martine St-Clair sont bien dosées.

Trogi a le talent d’un conteur et rythme le récit à l’aide d’une narration hilarante. Les personnages entourant Ricardo sont déjantés : la blonde dépendante affective et braillarde, la maman  hystérique et le papa très italien. C’est ainsi que je reviens sur la notion de dosage : même si les personnages et le contexte sont extrêmement colorés, on sent la vérité derrière l’histoire. On se  reconnait dans la maladresse de Ricardo. Cette phase douteuse qu’est l’adolescence semble pire dans le film, du fait qu’elle ait lieu dans les années 1980 : l’habit de bal blanc et rose du personnage  principal nous le confirme.

Le film 1987 suit la lignée d’Horloge biologique et de Québec-Montréal, autres longs-métrages de Trogi : on le voit dans la simplicité avec laquelle il présente les relations humaines, jamais  glorieuses, ni atroces, juste authentiques.

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