La Seine, à Paris, est synonyme de romantisme, de couples qui s’enlacent,
s’embrassent le long du cours d’eau. La réalité n’est pas tout autre, mais elle
se doit d’être nuancée. Plusieurs sans abris y ont élu domicile. Si leur présence
n’est pas souhaitée, il n’en demeure pas moins qu’ils y ont pris droit de cité.
Comment habitent-ils cet espace ? Comment ont-ils investi les lieux ? En mai
dernier, j’ai posé mon œil photographique sur cette réalité.
La Seine, c’est d’abord deux paliers. Au-dessus, pour les citadins et les tou-
ristes, la vie y est belle. Au-dessous, quelques citadins, quelques touristes,
mais aussi, une communauté de SDF.
Certains y ont établi de véritables habitats mi-temporaires et mi-permanents,
constitués de matériaux trouvés et accumulés de manière éparse. D’autres utili-
sent de simples tentes en tissu et profitent des structures pour s’offrir quelques
luxes, comme une corde à linge. Les nombreux ponts qui longent la Seine sont
des endroits tout désignés pour s’abriter. Sous la charpente de plusieurs, on re-
trouve des effets personnels entreposés. Certains dorment à même le sol, dans
une indifférence.