13e Sommets du cinéma d’animation : Gros plan sur la relève

Pendant quatre jours, le talent de dizaines de jeunes réalisateurs crèvera l’écran. En tout, près de 60 courts métrages d’étudiants seront projetés dans le cadre des 13e Sommets du cinéma d’animation, du 27 au 30 novembre prochain, au Clap et au Musée de la Civilisation.

C’est une tradition de donner une grande place aux étudiants dans les festivals d’animation, atteste Annie Frenette, directrice générale d’Antitube et organisatrice des Sommets. Le festival, qui installe ses pénates à Québec avant d’animer la métropole, suit cette voie.

Les étudiants sous les projecteurs

Plus du tiers des films inscrits au programme sont l’œuvre de jeunes cinéastes. Une trentaine de leurs courts métrages s’affronteront dans l’un des deux volets de la compétition étudiante, les 29 et 30 novembre. Véritablement internationale, cette joute cinématographique se jouera entre des représentants des plus grandes écoles européennes, nord-américaines et asiatiques.

La portion étudiante des Sommets est complétée par une sélection de films projetés dans le Panorama étudiant Québec-Canada. Pour Marco de Blois, directeur artistique du festival, cette initiative donne une visibilité à des œuvres qui « ne sont pas assez fortes pour être dans une compétition internationale. On voulait quand même que les étudiants puissent montrer leurs films, voir les films des autres. »

Rhume et poisson rouge

Des courts-métrages sélectionnés pour la compétition étudiante, quatre proviennent d’universités québécoises. Carassius est du nombre. La création de Frédéric Godbout et Cora-Naomée Grenon, tous deux étudiants au baccalauréat en art et science de l’animation (BASA), s’est taillée une place de choix dans le volet compétitif des Sommets.

Carassius, c’est « une toute petite chose, décrit Frédéric Godbout. C’est un gars qui a le rhume. Il se réveille le matin, bien enrhumé, jam pack, et ça ne va pas bien. » Si le sujet est banal, la façon de l’aborder verse dans le glauque et l’obscur, détaille le coréalisateur. C’est d’ailleurs ce qui a convaincu Marco de Blois de l’inclure dans la compétition étudiante : « C’est un film assez déroutant » qui « traduit de façon très imagée, mais en même temps surréaliste, la grippe ».

Tête d’affiche

Il n’y a pas que le talent des jeunes réalisateurs qui sont mis en lumière lors des Sommets du cinéma d’animation. Comme le veut la tradition, le visuel du festival de même que sa bande annonce sont confiés à un artiste de la relève, explique Marco de Blois, également programmateur-conservateur du cinéma d’animation à la Cinémathèque québécoise.

Cette année, le choix des organisateurs s’est porté sur Carol-Ann Belzil-Normand. La diplômée du BASA n’est pas étrangère au festival, ayant siégé sur le jury de la compétition étudiante l’an dernier. L’étudiante à la maîtrise en arts visuels à l’Université Laval signe un visuel dynamique et funky qui flirte avec l’adorable.

« J’avais vraiment envie de faire une affiche avec une répétition de motifs qui évoquait quelque chose. […] je voulais faire les douze sommets qui étaient représentés différemment, mais dans le même esthétique, et un treizième sommet qui se distinguait des autres », explique Carol-Ann Belzil-Normand. Le visuel d’un fuchsia explosif « interprète de façon ludique l’ascension des Sommets », dixit Marco de Blois, prouvant qu’en animation plus qu’ailleurs, une image vaut mille mots.

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L’UL aux Sommets

En compétition

  • Carassius, Frédéric Godbout et Cora-Naomée Grenon
  • Voyage, Charlie Debons-Ricard et Raphaël Maltais

Présentés hors-concours

  • Tension sur le fil, Christopher Noël
  • Circus, Simon Vézina
  • Spectrum, Emmanuel Lauzon
  • Empire, Alex Langlois, Julie Lefaivre, Dimitri Néron et Martin Paré

Auteur / autrice

  • Kim Chabot

    Journaliste culturelle dans l’âme et historienne de formation, Kim est passionnée par la littérature, les arts visuels et le théâtre. Elle aime découvrir de tout, des grands classiques aux projets artistiques de la relève. Pour elle, les scènes de l’Université Laval et de la Ville de Québec sont des gros terrains de jeux aux possibilités infinies. Elle nourrit aussi un grand amour pour la langue française, au grand dam de ceux qu’elle reprend inlassablement pour des « si j’aurais ».

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