Les biopesticides pour la protection de l’environnement

Le maïs fait partie des plantes les plus cultivées dont on a modifié la génétique. Pourquoi? On cherche surtout à diminuer l’utilisation des insecticides et leur dépendance, car ils sont nocifs pour la santé et l’environnement à long terme.  Et les biopesticides en sont la clé.

Les biopesticides agissent sans affecter les autres organismes – y compris les humains –, contrairement aux insecticides à large spectre. La bactérie Bacillus thurigiensis (Bt) est un bacille utilisé pour la lutte biologique sous forme de biopesticide. Sa spore facilite sa dispersion afin d’amorcer l’infection de son hôte. Les parasites qui ingèrent cette spore sont alors assaillis par des toxines produites par la bactérie. C’est en germant dans le tube digestif de l’organisme hôte que la spore s’y installe pour mieux attaquer les parasites.

L’utilisation de biopesticides évite d’avoir à traiter tous les plants car, grâce à l’effet de halo, les plants auxquels on a modifié la génétique pour y inclure la bactérie Bt protègent indirectement les plants non modifiés qui sont à proximité.

Dans le cas du maïs OGM, les mites laissent leurs œufs sur les maïs-Bt comme sur les maïs non traités, mais leurs chenilles ne survivent que sur les seconds. Le biopesticide permet donc de réduire le nombre d’œufs pondus, la propagation des chenilles et, conséquemment, les dommages faits sur les plants de maïs.

L’efficacité des biopesticides est évaluée selon la réussite de répression des parasites. Donc, s’ils sont bien contrôlés, le pesticide est efficace. Selon Mohamed Khelifi, professeur de mécanisation agricole à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval, «les biopesticides sont sans danger pour l’environnement. Ils sont faciles à utiliser, puisqu’ils ne nécessitent qu’un pulvérisateur conventionnel. Cependant, plusieurs applications sont souvent nécessaires, car les insectes peuvent se cacher», explique-t-il.  Le professeur ajoute que leur application doit se faire dans des «conditions climatiques idéales», c’est-à-dire en l’absence de pluie, pour éviter le lessivage, et de vent, cette fois pour éviter la dérive et la dispersion dans l’air. Toutefois, les biopesticides «n’éliminent pas complètement les ravageurs, et une utilisation répétitive peut amener une résistance chez les insectes à contrôler», souligne-t-il. 

Mohamed Khelifi suppose donc qu’il serait possible d’envisager le remplacement à court terme des produits chimiques utilisés dans les pesticides par des micro-organismes. Cependant, ils pourraient s’avérer inefficaces à long terme à cause de la résistance engendrée par une surutilisation.

Il est d’ailleurs recommandé d’utiliser les biopesticides en complément à d'autres stratégies de lutte contre les parasites qui s’en prennent aux cultures, puisque que, comme le rappelle le professeur, les biopesticides ne font pas office de «remède miracle». On peut néanmoins s’en servir pour prévenir les effets ravageurs des parasites tôt dans l’infection lorsqu’ils ne sont pas encore en grand nombre.

Auteur / autrice

Consulter le magazine