Toujours assis sur le tas de cendres encore fumantes laissé par la première première ministre du Québec, ses dauphins se demandent encore ce qu’ils doivent faire pour ramener les gens dans leur enclos pour assister à leurs prouesses. Des dauphins-clowns, ou l’inverse, peu importe.
Les Drainville, Lisée et compagnie travaillent à mi-temps à éteindre le feu faisant rage dans la charpente de leur parti et l’autre moitié de leur temps, ils travaillent à réanimer LA chose qui y a mis le feu : La Charte.
2.0 ou simplifiée, plus consensuelle ou plus facile à avaler, elle reste un matériau hautement corrosif pour rebâtir un parti politique.
Vincent Marissal expliquait d’une belle manière dans sa chronique « Charte, prise 2 », pourquoi Bernard Drainville poussait une nouvelle mouture de sa charte aussi tôt. Selon le chroniqueur de La Presse, le gouvernement Couillard tarde tellement à se mouiller sur le sujet d’un État laïc que l’ancien ministre du PQ veut le forcer sur le champ de bataille en déballant la cavalerie à peine un an après sa cuisante défaite. Et qu’a fait Philippe Couillard pour répondre à cette convocation en duel ?
Rien.
Il en a disposé du revers de la main comme on fait avec la suggestion d’un enfant qui énerve… Comme quand on se penche à son niveau en mettant nos mains sur nos cuisses pour le regarder dans les yeux et lui faire croire qu’on est sincère quand on lui dit : «C’est cute !».
Le pire c’est qu’il a bien fait, Philippe Couillard. L’ancien ministre désormais clown-dauphin, ou l’inverse, peu importe, s’entête en effet à croire que la laïcité de l’État québécois passe par le fait d’empêcher des éducatrices en service de garde de porter le voile ou bien un docteur de porter la kippa.
C’est drôle, mais sa charte «plus consensuelle» donne le même résultat que la précédente, en plus sournois. Avec la « clause grand-père », est-ce qu’on ne va pas simplement créer des classes à l’intérieur même des institutions ? Deux employés qui font exactement le même travail ne vont-ils pas se retrouver isolés un de l’autre parce qu’un possède un droit que l’autre n’a pas ? Simplement parce qu’ils ont été engagés à des moments différents ? Ce n’est pas ridicule ça peut-être ?
D’un autre côté, dans tout son ridicule, M. Drainville est au moins là, à faire quelque chose. Même si ce n’est que pour faire son spectacle de dauphin en claquant des mains. Dans son rôle de premier ministre, M. Couillard est bien meilleur à trouver des excuses pour ce dossier qu’à chercher une solution. Entre la Belgique et la Grande-Bretagne, deux visions bien différentes de la neutralité de l’État, mais une vision tout de même. Le premier ministre y est allé sans apparemment en ramener grand chose idéologiquement.
Espérons que les battements de mains de M. Drainville le feront sortir de la lune…