Faisant partie des réunions de plus haut niveau à l’échelle planétaire, les sommets du Groupe de Vingt (G20) bénéficient d’une importante couverture médiatique. Les G20 réunissent en effet les 20 plus grandes puissances économiques de la planète qui représentent à elles seules 85% du produit intérieur brut (PIB) mondial. La première réunion de 1999 réunissait seulement les gouverneurs des banques centrales et les ministres des affaires étrangères des pays membres mais, depuis la crise de 2008, les chefs d’états ont décidé d’y participer. Le jeu politique ayant pris une place prédominante, le discours s’est transformé.
Les institutions financières internationales ont été un sujet important à l’agenda des représentants. La restructuration en profondeur du Fond monétaire international (FMI), annoncée lors du G20 de Londres en 2009, se fait toujours attendre. Son grand patron, le français Dominique Strauss-Kahn, avait alors annoncé le retour en force de cette institution par une plus grande étendue de ses pouvoirs et de ses ressources. Cette fois-ci, les changements apportés impliquent une meilleure représentation des pays émergents au sein des décisions. Ainsi, grâce à des efforts concertés des États-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne, la Chine a pu doubler son droit de vote et l’Inde ainsi que le Brésil ont augmenté le leur. De plus, le FMI bénéficiera d’ici 2010 d’un doublement de ses ressources, qui atteindront 730 milliards de dollars américains.
La «guerre des monnaies» (voir article ci-contre) était donc au centre des préoccupations de ce sommet d’après-crise, de la même manière que les déficits budgétaires des pays membres l’ont été lors du sommet de Toronto en juin dernier.
Similarité avec le sommet de Toronto: la force policière déployée dans la ville. Les 50 000 policiers, supportés par des unités de l’armée, ont ainsi sécurisé un périmètre de deux kilomètres autour du site de la réunion. Les manifestants, évalués entre 30 000 et 40 000, se sont retrouvés bloqués par les forces policières alors que toute manifestation avait été interdite lors de la tenue du sommet. Il y a eu, heureusement, peu d’affrontements compte tenu du nombre et de l’attitude des manifestants. Finalement, rien de comparable à Toronto où la force utilisée par la police avait opportunément été dénoncée dès la fin du sommet par les partis d’opposition.
Le rééquilibre économique global, au sortir de la crise, reste une histoire à suivre. Le Canada et l’Inde ont été mandatés afin de trouver une approche qui satisfera les pays membres concernant la dévaluation compétitive. Ils devront, d’ici le prochain sommet de 2011 qui se tiendra en France, développer des solutions qui incluront les grands acteurs tels la Chine et les Etats-Unis mais aussi les autres pays, qui basent leur économie sur ces deux puissances.