Les étudiants n’ont pas peur des menaces

«Il n’est pas question d’abandonner, jamais. C’est loin d’être la fin du projet. Et je ne suis pas découragé, loin de là, clamait le recteur Denis Brière en parlant du projet de résidences étudiantes, le 3 décembre dernier. C’est un projet extrêmement important pour notre futur». C’était le 3 décembre dernier. Belle cassure avec ce qu’affirmait son bras droit, Éric Bauce, seulement deux semaines plus tôt. Le 14 novembre, on nous parlait de la mort de l’ambition si les étudiants refusaient de financer lesdites résidences.

Les étudiants – nous – étaient supposément «essentiels» à la poursuite du projet. Nous étions supposé financer la construction des nouvelles résidences à hauteur de 30%. Nous avons voté contre le projet à 56%. Pouf, une belle idée morte dans l’œuf.

Idem pour la garderie à horaire atypique.

Même la CADEUL disait que si les étudiants n’acceptaient pas d’augmenter leur cotisation, elle aurait peine et misère à continuer d’offrir toute sa gamme de services.

Dans la nuit du 28 novembre, la CADEUL s’est finalement vue donner 2,00$ de plus par session par étudiant. Selon la confédération, il s’agissait d’un montant suffisant pour garder les services déjà en place.

La garderie et le projet de résidences étudiantes se sont vus refuser toute contribution financière des étudiants. Apparemment, les étudiants ne plient pas sous la menace. On disait en novembre que c’était bien triste de voir ces projets mourir alors que ceux-ci auraient pu faire rayonner notre institution.

Mais voilà que la CADEUL reçoit un appel du ministère de la Famille. Le projet est ressuscité (encore). J’en suis heureux. C’est une très bonne nouvelle pour tous les parents étudiants qui sont de véritables forces de la nature (voyez d’ailleurs le dossier de ma collège Margaud Castadère-Ayçoberry en pages 3 et 4) et qui méritent de se faire donner un peu de leste.

Mais voilà que le recteur, qui suppliait presque les étudiants de lui donner de l’argent pour son projet de résidences, se retrousse les manches pour trouver de nouveaux investisseurs attiré par des retombées économiques. Non non non, pas question d’abandonner.

Bien joué, M. Brière. Sauf que. Sauf que pourquoi avoir demandé à vos quelque 45 000 étudiants tous plus «baloney» les uns que les autres, de financer votre beau projet ? Des étudiants dont la majorité n’utiliseront jamais ces installations… Même si vous y mettiez un Starbucks. Les cafés étudiants se fendent en quinze pour offrir leur café à 0,50$. Pourquoi iraient-ils financer pendant 20 ans un projet dont ils ne profiteront jamais ?

Mais bien joué quand même. Il y aurait eu du beau frottage de mains si le plan A avait été accepté. Non ?

Mais on l’a vu. Encore et encore. Les menaces ne fonctionnent pas avec les étudiants. Impact Campus aussi s’en est rendu compte. Nous n’avons pas eu la victoire que nous attendions. Les impacts du référendum se font déjà sentir. Le nouveau patron (on l’aime beaucoup là !) est déjà réputé pour savoir comment sortir ses ciseaux…

Cette année, ces ciseaux couperont les deux derniers numéros de la session. Oh ! on chiale peut-être, mais ce qui est fâchant, c’est que le journal n’aura pas d’appel du ministère du Journalisme écrit ni d’investisseur caché qui sera attiré par l’appât du gain. Ici, on coupe pour vrai.

Auteur / autrice

  • Mathieu Massé

    Je suis bachelier en journalisme et détenteur d'un certificat en science politique de l'Université Laval. Je fais du journalisme depuis aussi longtemps que je me souvienne. Anciennement chef aux actualités et aux sciences et techno à Impact Campus. Maintenant recherchiste à MAtv et pigiste dans différents médias, je n'arrête pas souvent de travailler. Quand c'est le cas, c'est pour m'empiffrer de série télé et des nouvelles découvertes que Netflix m'envoie en pleine figure.

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