Un défilé d’étudiants en toges a envahi le PEPS samedi et dimanche derniers. Pas de doute, les cérémonies de diplomation ont commencé. Mais que se cache-t-il derrière tout ce protocole ? Impact Campus s’est glissé dans les coulisses de la collation des grades.
Samedi 6 juin, 11 h 30. Le nouvel amphithéâtre sportif du PEPS est affublé de sa tenue d’apparat. Les applaudissements fusent et les étudiants en toge défilent un à un sur la scène pour obtenir le précieux sésame. Après des années d’étude, c’est le temps pour 4500 étudiants de recevoir leur diplôme de l’Université Laval.
Alors que la cérémonie bat son plein, 60 personnes œuvrent dans l’ombre pour assurer le bon déroulement de l’événement. De l’arrivée des étudiants, au défilé, en passant par le montage de la scène, rien n’est laissé au hasard. Tout est scrupuleusement consigné et détaillé dans un document protocolaire de 49 pages, comme le mentionne Éric Couture, coordonnateur d’opérations de la division des diplômes. « On s’occupe de tout le contenu de la cérémonie », explique-t-il.
Pour une journée de collation des grades, ce sont plus de 900 toges d’étudiants, une salle de 3000 personnes et environ 1200 étudiants à gérer.
La collation des grades en chiffres
– 4 500 étudiants de l’Université Laval recevront leur diplôme ce mois-ci.
– 900 toges d’étudiants, et environ 150 de professeurs sont mis à disposition pour les cérémonie de collation des grades.
– 3 000 personnes peuvent être accueillies dans l’amphithéâtre du PEPS.
– Entre 1 000 et 1 200 étudiants participent à chaque cérémonie.
– 10 000 personnes sont attendues pour l’ensemble des cérémonies.
– 2 000 : c’est le nombre minimum estimé de poignées de main que serre Denis Brière, recteur de l’Université Laval, en une journée de collation des grades.
– 70 $ : prix de 12 roses vendues au PEPS spécialement pour la cérémonie.
Des centaines d’heures de préparation sont ainsi nécessaires pour que les cérémonies se déroulent sans accroc : « C’est énorme le temps que cela prend ! On commence l’été d’avant. » Selon M. Couture, le mois précédent la collation des grades est le plus intense. « Dans l’équipe de la division des diplômes, j’ai 9 personnes presque à temps pleins qui travaillent pendant un mois juste pour préparer les relevés de notes, les diplômes, les étuis, finaliser les invitations, les scénarios, etc. », énumère-t-il.
Le défi cette année résidait dans la maîtrise et la gestion du nouvel amphithéâtre du PEPS. « C’est la première année que les cérémonies se déroulent dans cette salle, rappelle Éric Couture. La logistique est un peu modifiée. […] Ça prend plus de temps pour les étudiants à se déplacer vers l’amphithéâtre. Ça a été de très longs préparatifs pour calculer les temps de déplacement par exemple. »
Tout s’est néanmoins très bien déroulé selon le coordonnateur d’opérations. « On a encore des petits ajustements à faire. Mais personne ne le voit sauf nous », ironise-t-il.
Des étudiants fébriles, mais comblés
Pendant que les organisateurs s’affairent à distribuer les toges et à mettre tout le monde en rang, la fébrilité monte dans les patinoires du PEPS, transformées pour l’occasion en vestiaire géant. « Je me sens un peu nerveuse. J’ai peur de tomber pendant le défilé ! », confesse en riant Élysanne Pelletier, qui s’apprête à recevoir son diplôme en agronomie. Son amie, Marie-Pierre Landry, a quant à elle hâte que tout cela achève : « Ça sent vraiment la fin. Je vais avoir mon diplôme, c’est terminé après ça ! C’est la vie d’adulte qui commence. »
Après la cérémonie, c’est l’explosion de joie et les retrouvailles, plutôt émouvantes, entre les diplômés et leurs proches. Entre deux photos souvenirs, Nathalie Savard, finissante au doctorat en épidémiologie, déclare : « C’est la première collation des grades à laquelle j’assiste. On a beaucoup senti la fébrilité dans la salle. Ça nous a permis de nous remémorer le moment quand on a reçu le titre de candidat qui mérite un doctorat. C’est bien plaisant ! »
Pour Pierre-Luc Parent, bachelier en physiothérapie, le protocole qui entoure l’événement reste « impressionnant ». « Ça met en relief tous les efforts qu’on a mis pour arriver jusque là. Mais ça nous rappelle aussi que ce n’est pas encore fini et que ça vaut la peine de continuer dans cette voie-là », souligne celui qui s’apprête à poursuivre à la maîtrise.
Roxane Hardy, docteure en médecine dentaire, ne réalise quant à elle pas encore : « C’est un peu irréel ! On ne dirait pas qu’on en dentiste. On dirait qu’on est encore étudiant et que demain on va retourner à la Faculté. »
Pour Xavier Trudel, finissant au doctorat en épidémiologie, cette diplomation reste « le début d’une nouvelle étape ». « C’est important de souligner ces jalons-là. Pour ma part, c’est le début d’une carrière de recherche autonome. Je le vois comme un commencement », conclut-il.